Actus cinéma

5 secondes seulement à l'écran : il y a 32 ans, un seul plan a suffi pour rendre Jurassic Park iconique

© Universal

Dans "Jurassic Park", la création de ce plan, devenu une des signatures du film, a demandé beaucoup d'ingéniosité de la part de l'équipe des effets visuels ! Comment a-t-il été créé ?

On ne présente plus Jurassic Park, chef-d'oeuvre mémorable de Steven Spielberg sorti en 1993. Le film regorge de scènes iconiques et de morceaux de bravoure absolument incroyables. Tout comme pour Les Dents de la mer, la force du film tient en la rareté des plans montrant les dinosaures, la présence de ces derniers étant plus suggérée que réellement montrée à l'image.

Un plan iconique

Cette intelligence dans la mise en scène peut se résumer en un seul plan ! Spielberg prouve qu'il n'y a pas forcément besoin de montrer les crocs acérés d'un T-Rex pour susciter l'effroi et l'angoisse. Ce plan, c'est celui du verre d'eau qui vibre dans la voiture, lors du petit voyage des protagonistes à travers le parc.

On entend un son, comme un coup très lourd, qui fait trembler le sol, et on voit l'eau présent dans le verre faire des ondulations. Cette image, extrêmement marquante, a immédiatement suscité des frissons d'angoisse chez le spectateur. À ce moment-là, on sait que la voiture est stoppée devant l'enclos du Tyrannosaure, et que ce dernier approche à grands pas !

Pour créer cet effet d'une redoutable efficacité, Steven Spielberg et son équipe se sont arrachés les cheveux ! Ils ont testé de nombreuses astuces, mais rien n'y faisait ! Les cercles dans le verre d'eau n'ondulaient pas de manière satisfaisante.

Pour parvenir à créer le petit tourbillon parfait, un procédé malin a finalement été trouvé : placer une corde de guitare sous le tableau de bord de la voiture, juste sous le verre. Gratter la corde a permis cet effet, qui est devenu une sorte de motif symbolique de Jurassic Park, prévenant l'arrivée du redoutable T-Rex.

L'instrument touché par la grâce

Cette merveilleuse idée, on la doit à Michael Lantieri, superviseur des effets spéciaux du long-métrage. Après 3 semaines à se creuser la cervelle avec son équipe, le technicien a enfin eu cette idée qui allait tout changer et enfin donner satisfaction à Spielberg.

Selon l'artiste des effets visuels, le metteur en scène souhaitait un petit tourbillon parfait partant du centre du verre. Un soir, Michael Lantieri jouait de la guitare avec son fils. L'artiste fait une pause, boit un verre et le pose sur sa guitare, vers le manche, à côté des cordes. Il s'amuse alors à les gratter machinalement. Il remarque que cela commence à faire onduler l'eau. Eurêka !

Arrivé sur le plateau, Lantieri attache une corde de guitare sous le verre, la fait passer à travers le tableau de bord puis sous la voiture, afin de pouvoir la manipuler sans être dans le champ de la caméra. Quand le spécialiste des effets spéciaux gratte la corde, l'ondulation est parfaite.

L'effet parfait

Steven Spielberg, qui assiste au test, arbore alors un grand sourire et déclare : "Ça, c'est mon arrivée du T-Rex !" Le reste appartient à l'Histoire. Pour le metteur en scène, obtenir ce plan parfait était extrêmement important car il apporte une tension particulière à la scène. Tout repose sur la suggestion qu'une créature très dangereuse et potentiellement mortelle approche.

Ainsi, les ondulations de l'eau créées par les pas lourds du T-Rex étaient essentielles pour créer cette impression de danger imminent ; c'est pourquoi Spielberg a tant insisté sur la justesse du résultat. De là à dire que ce effet spécial a été plus difficile à créer que les dinosaures eux-mêmes, il n'y a qu'un pas !

publié le 2 juillet, Vincent Formica, Allociné

Liens commerciaux