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C'est l'une des plus belles ouvertures de western : il y a 69 ans, elle a placé son film au rang de chef d'œuvre

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Retour sur la scène d'ouverture du western de John Ford "La Prisonnière du désert", porté par un John Wayne dans son meilleur rôle.

© Warner Bros.

Que cela soit Gladiator, Killers of the Flower Moon, 2001 l'odyssée de l'espace ou Blade Runner, tous ont pour point commun d'avoir une séquence d'ouverture éblouissante. Mais au rang des scènes d'introduction mythiques du cinéma, impossible de ne pas citer le classique du western La Prisonnière du désert de John Ford.

Le retour d'un John Wayne vaincu

Un carton indique "Texas, 1868". Nous sommes à l'intérieur d'une cabane en bois dont la porte s'ouvre. Une femme passe dans l'embrasure et observe le désert. La caméra sort avec elle et la suit jusque sur le porche. Le vent souffle. Qu'avait-elle vu avant nous ? Sans doute le cavalier approche. Contrechamp : elle semble à la fois surprise et un peu paniquée.

"Mon frère ?" Demande l'homme qui la rejoint sur le porche. Lui aussi semble dubitatif, et ils sont bientôt rejoint par une enfant, un jeune garçon, une jeune femme et un chien. Il aboie, peut-être parce qu'il a reconnu le visiteur. Aboie-t-il car il voit comme un intrus ou quelqu'un qu'il a hâte de retrouver ?

Le cavalier met pied à terre (joué par John Wayne) et la jeune femme confirme au jeune garçon : "C'est Ethan, le frère de papa !" Le visiteur porte un manteau de l'armée confédérée avec des galons de sergent et un sabre dans son fourreau. Il serre la main à son frère, dépose un baiser sur le front de la maîtresse de maison qui semble ravie de le revoir. Ils entrent tous. Oncle Ethan est de retour.

En 1 minute et 50 secondes seulement, que cela soit par le regard admiratif des enfants, l'étonnement sur le visages des adultes ou l'aboiement du chien, le retour de ce personnage ne laisse personne indifférent. On comprend qu'il est parti depuis si longtemps que peu de gens espéraient encore son retour. Peut-être même le pensait-on mort à la guerre.

Une ouverture rappelée à la fin du film

Cette ouverture avec la cabane est d'ailleurs rappelée lors de la dernière scène du film, lorsqu'Ethan ramène Debbie Edwards (Natalie Wood) à ses parents. Ces derniers entrent dans la même cabane, suivis par le jeune couple formé par les personnages de Jeffrey Hunter et Vera Miles. L'oncle hésite à tous les rejoindre mais se ravise. Il tourne le dos à la cabane et s'éloigne. Cette fois, la caméra reste à l'intérieur, avec l'avenir. La porte de bois claque, l'isolant de cette vie de cette famille où il n'est pas sûr de trouver sa place.

Ethan part donc seul. Vers où ? Le spectateur se fera son idée.

publié le 12 août, Corentin Palanchini, Allociné

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