En 2022, Top Gun Maverick débarque au cinéma et crée une énorme surprise au box-office. Le retour de Tom Cruise dans le rôle du pilote de chasse Pete Mitchell récolte 1,5 milliard de dollars au box-office mondial, et participe à la relance de l'industrie cinématographique, à la peine après la pandémie de Covid.

Steven Spielberg remerciera d'ailleurs Tom Cruise : "Tu as sauvé la peau d'Hollywood, tu sais", lui a-t-il dit en 2023, lors du prestigieux déjeuner des Oscars. Depuis, le film est devenu culte, notamment pour ses scènes d'action aériennes à couper le souffle, réalisées sans trucages numériques.

Fidèle à son habitude, Tom Cruise a tenu à ce que les acteurs soient filmés dans de vrais avions de chasse, dans des conditions réelles, les appareils étant pilotés par des professionnels. En ce sens, une séquence du film a littéralement coupé le souffle à Ed Harris, qui a su rester stoïque malgré l'onde de choc.

Un plan à couper le souffle

Souvenez-vous ! Au début du film, Maverick travaille comme pilote d'essai pour un programme expérimental nommé "Darkstar". Il doit tester un avion supersonique capable de dépasser Mach 10. Face à lui, le contre-amiral Chester "Hammer" Cain, incarné par Ed Harris. Le personnage est un haut gradé au tempérament glacial. Ce dernier est sceptique quant à l'utilité des pilotes humains, à l'ère des drones et des systèmes automatisés.

Cain souhaite annuler le programme et transférer les ressources vers la technologie sans pilote. Fidèle à son tempérament de casse-cou, Maverick décide de pousser l'avion au maximum avant l'arrivée de l'amiral, pour prouver que les pilotes ont encore leur place, et que l'humain peut surpasser la machine. Il fait donc décoller l'engin avant l'ordre d'annulation, au nez et à la barbe de Cain, qui ne peut que regarder l'avion prendre son envol juste au-dessus de lui.

Le souffle de l'accélération de l'appareil est si puissant qu'il fait littéralement sauter le toit de la guérite de la base militaire, juste devant Cain, qui reste impassible malgré le chaos. Le calme d'Ed Harris contraste avec la violence de l'onde de choc. Ce décalage ajoute une touche d'humour subtil, comme si l'amiral savait à quoi s'attendre de la part de Maverick.

Un incident authentique

Si vous faites un arrêt sur image à 8 minutes et 30 secondes, vous verrez bien le toit se soulever puis retomber lourdement. Cela n'était pas censé se passer comme ça ! En effet, l'équipe du film avait sous-estimé la puissance de l'onde de choc avec un engin passant si près du sol en volant à 830 km/h. Si l'incident a endommagé le décor, le plan s'est avéré tellement authentique qu'il a été conservé tel quel dans le montage final. Une seule prise a d'ailleurs été réalisée.

Ce poste de garde a été spécialement construit pour les besoins du tournage, se déroulant près de la piste d'envol de la base Naval Air Weapons Station China Lake, en Californie. "Le plateau a été détruit par l'onde de pression. Et c'est bien Ed Harris qui prend cette pression de face. Ce n'est pas un cascadeur", a confirmé le réalisateur Joseph Kosinski au micro du New York Times.

De son côté, Ed Harris a été très impressionné par le savoir-faire et la dextérité du pilote, qui devait passer à seulement 15 mètres au-dessus de lui, une vraie prouesse.

Ed Harris s'éclate

"C'était une scène amusante avec le jet qui rugit juste au-dessus de ma tête. J'ai bien pensé à m'ancrer au sol, sachant à quoi m'attendre. C'est très impressionnant de voir le jet arriver de si loin et passer juste au-dessus de votre tête. C'était cool. Ces gars sont des pilotes professionnels. Je savais qu'ils n'allaient pas me rentrer dedans ou toucher autre chose", a-t-il confié dans les colonnes de USA Today.

Le "Darkstar" étant un avion fictif inspiré du projet SR-72 (le successeur envisagé du mythique Blackbird), la séquence a en réalité été tournée avec un F-18, qui a ensuite été transformé numériquement en post-production pour lui donner l'apparence du Darkstar.

L'appareil était piloté par un membre des Blue Angels, la célèbre patrouille acrobatique de l'US Navy. Désolé pour les fans de Tom Cruise, ce n'était pas vraiment lui aux commandes de l'engin supersonique. Cependant, la volonté de l'acteur de privilégier l'authenticité et le réalisme a sûrement été une des clés du succès du film.

In fine, cette scène est très symbolique et fait figure de déclaration d'intention du film lui-même, qui célèbre les méthodes à l'ancienne dans une époque de haute technologie. Et si vous souhaitez (re)voir Top Gun Maverick, il est disponible sur la plateforme Paramount+.