"C'est un grand regret" : il y a 55 ans, Ennio Morricone manquait une occasion en or de travailler sur ce film de science-fiction culte
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Ce génie de la musique a composé les plus belles bandes originales du cinéma. Pourtant, Ennio Morricone avait un très grand regret, celui d'être passé à côté d'une oeuvre devenue culte.
Disparu en juillet 2020 à l'âge de 91 ans, Ennio Morricone a laissé un héritage musical fantastique au monde du cinéma. Le musicien, à qui l'on doit de nombreuses bandes originales mémorables, est considéré comme le plus grand compositeur de musiques de films de tous les temps.
Ennio, il maestro
Le Bon, la Brute et le Truand, Mon nom est Personne, Il était une fois en Amérique, Le Professionnel ou Les Huit Salopards, il nous a offert des mélodies absolument inoubliables. De Sergio Leone à Pier Paolo Pasolini en passant par Brian De Palma et Quentin Tarantino, il a collaboré avec les plus grands réalisateurs durant une longue carrière s'étalant sur plus de 60 ans.
Cependant, même si Ennio Morricone a eu une carrière bien remplie et beaucoup de succès, il a toujours nourri des regrets sur un moment de sa vie en particulier. Le compositeur a fait cette confession lors d'un entretien avec la chaîne Channel 4 en 2015. Au début des années 70, Stanley Kubrick prépare son nouveau film après 2001, l'odyssée de l'espace : Orange mécanique.
Le célèbre réalisateur recherche un compositeur pour écrire la musique de ce long-métrage de science-fiction et jette son dévolu sur Ennio Morricone. À l'époque, l'Italien est déjà très connu, notamment grâce à sa collaboration fructueuse avec Sergio Leone. Tout le monde s'arrache les services du musicien et Kubrick sollicite donc ses services.
"Stanley Kubrick m'a demandé de composer la musique et j'ai accepté. Le problème, c'est que la courtoisie de Kubrick l'a poussé à téléphoner à Sergio Leone, qui était en train de mixer le film dont je venais de composer la musique : Il était une fois la Révolution. Mon travail était terminé sur cette oeuvre", a confié Ennio Morricone.
Le plus grand regret d'Ennio
"Mais Sergio Leone lui a dit que j'étais toujours occupé avec lui, et Kubrick ne m'a pas redemandé. Je n'ai pas pu faire Orange mécanique, c'est un grand regret. Kubrick ne m'a jamais rappelé. Je regrette vraiment de ne pas avoir fait la musique pour ce film", a-t-il indiqué, avec amertume.
Je regrette vraiment de ne pas avoir fait la musique pour ce film. Evoquant sa carrière en général, Morricone a aussi déclaré qu'il était "agacé" que les gens "ne se souviennent de lui" que pour le genre du western spaghetti. "Parfois, je suis assez déçu, car j'ai écrit pour tant d'autres types de films", a-t-il souligné.
Il est vrai qu'à l'époque, composer la bande originale d'Orange mécanique aurait été un changement de registre bienvenu pour Ennio Morricone. Sergio Leone, qui était très attaché à son musicien fétiche, a préféré le garder exclusivement pour lui ; c'est pourquoi il a dit à Kubrick qu'il n'était pas libre.
Finalement, le réalisateur américain choisira Wendy Carlos pour le remplacer. La compositrice retouchera à sa manière la musique de Ludwig van Beethoven, Gioachino Rossini, Henry Purcell, le tout adapté au synthétiseur modulaire Moog. Et si vous voulez vous replonger dans la carrière incroyable de Morricone, foncez voir le fabuleux documentaire Ennio de Giuseppe Tornatore, disponible en VOD et Blu-ray, DVD.
publié le 11 avril, Vincent Formica, Allociné
