"Ça ne s'est jamais fait" : un ancien gangster a repéré deux grosses erreurs dans Le Parrain

© Paramount Pictures
L'ancien gangster italo-américain Anthony Ruggiano Jr. a confié les deux petits reproches qu'il a à faire au "Parrain" quant à la représentation des méthodes de la mafia.
Le Parrain de Francis Ford Coppola a posé de nouvelles bases de la représentation du gangster italien au cinéma, dotant cet archétype d'un réalisme et d'un ancrage dans le réel qui l'a mythifié autant qu'il l'a rendu vraisemblable. Pourtant, un spécialiste n'est pas tout à fait d'accord.
"Ça ne s'est jamais fait"
L'ex-gangster Anthony Ruggiano Jr. l'a confié à Insider (relayé par Collider), Le Parrain n'est pas exempt de petits défauts lorsqu'il s'agit de représenter le modus operandi de Cosa Nostra. La scène qui lui pose le plus de problème est décisive pour le film : il s'agit de celle dans laquelle Michael Corleone se rend dans un restaurant et décide d'abattre Virgil Solozzo (Al Lettieri) et Mark McCluskey (Sterling Hayden).
"Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, c'est une scène incroyable, choquante, iconique, mais est-ce que cela arriverait comme ça dans la vraie vie ? Pas vraiment. D'abord, tuer un capitaine des forces de l'ordre... ça ne s'est jamais fait, même s'il était corrompu. Et à l'époque, tous les officiers de police de New York étaient corrompus. Mais les entreraient, commettraient le meurtre et partiraient. Ils ne s'assiéraient pas à la table pour parler avant de tuer."
Ne jamais lâcher son arme
Souvenez-vous aussi qu'après avoir commis son double meurtre, Michael jette volontairement son arme sur le sol, comme pour indiquer que même comme cela, la police ne le retrouvera jamais. Un détail inimaginable selon Ruggiano Jr, toujours relayé par Collider :
"Je n'ai jamais entendu parler de quelqu'un abandonnant l'arme du crime sur les lieux. Les revolvers étaient intraçables, c'est vrai, car ils étaient volés ou achetés dans le sud puis apportés à New York. Ils emballaient effectivement la poignée avec du ruban adhésif pour ne laisser aucune empreinte (...), mais l'ADN via les empreintes, c'est arrivé plus tard".
Cela fait-il du Parrain un mauvais film ? Pas du tout, et Ruggiano insiste sur le fait que les choix précités participent à l'imagerie du film et à ce qui l'a rendu culte. Simplement, pour la véracité, il faudra repasser. On n'en voudra pas à Mario Puzo et à Coppola, ce n'était pas personnel, c'était uniquement les affaires.
publié le 27 avril, Corentin Palanchini, Allociné