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Ce film avec Pierre Lottin a ému près de 3 millions de spectateurs. Saviez-vous qu'une autre fin avait été envisagée ?

2,6 millions d'entrées, 7 nominations aux César... "En fanfare" avec Pierre Lottin, Benjamin Lavernhe, Sarah Suco est l'un des succès surprises de 2024! Mais saviez-vous que la fin de cette histoire poignante aurait pu être différente? Explications!

En fanfare a fait partie en 2024 de ces petits miracles de cinéma : un très joli film, empli d'émotion, donc le succès aurait été difficile à imaginer aussi haut.

Alors qu'il est à présent tout proche des 2,6 millions d'entrées en France, toujours à l'affiche de plusieurs cinémas (et bientôt disponible en DVD / Blu-Ray, dès le 8 avril prochain), on apprend dans le podcast Et Le Scénario consacré aux scripts de plusieurs films nommés aux César que la fin d'En fanfare autait pu être différente.

Nous vous déconseillons de poursuivre la lecture si vous n'avez pas vu le film et souhaitez découvrir la surprise de la fin du film...

En fanfare se termine, pour rappel, sur une vive note d'émotion. Il y a cette séquence de Boléro avec toute la fanfare, qui donne la chair de poule. Mais on peut considérer que cette fin ne laisse pas de doute sur la mort prochaine du personnage de Benjamin Lavernhe, atteint d'une maladie fatale. Mais En fanfare fait le choix d'une fin non explicative, presque ouverte, puisque la mort du personnage n'est jamais montrée ou affirmée.

"Elle est ouverte notre fin, non ? On est sûr qu'il meurt ?, répond du tac au tac la coscénariste Irène Muscari, à la question de l'intervieweur Baptiste Rambaud, qui parle d'une fin "pessimiste". Moi je ne suis pas sûre. Ce que nous disent beaucoup les jeunes qui voient le film : mais peut être qu'il n'est pas mort ! Ben non, peut être, on ne sait pas."

Je vais raconter un petit secret... Irène Muscari poursuit : "Je vais raconter un petit secret : il faut savoir qu'on avait écrit et tourné une autre fin. Elle n'a pas été montée parce que le réalisateur a du talent et qu'il a décidé qu'il valait mieux sacrifier une très belle séquence de fin, pour pouvoir garantir une fin qui laissait le spectateur très très haut dans l'émotion.

Et là j'avoue toute mon inexpérience (En fanfare est le premier scénario cosigné par Irène Muscari, Ndlr.) parce que j'ai vraiment eu beaucoup de mal à accepter cette coupure en fait.

Baptiste Rambaud enchaine : "Vous aviez en tête de clore le film, donner une réponse ?" "Oui, oui. Il faut acheter le DVD et c'est dans le bonus", indique Emmanuel Courcol, le réalisateur et coscénariste.

"Pour moi, ça s'est fait dans la douleur, poursuit Irène Muscari. Ça s'est décidé très tard, dans le montage, et même dans la première version montée du film, la scène finale est liée. Moi je l'ai vue, donc pour moi, tout allait bien, elle était magnifique. Et puis, à un moment donné, le réalisateur et son monteur disent : 'mais tu sais, peut être qu'on va couper plus tôt'. Mais le film tel qu'il est,il est parfait évidemment. Ils avaient raison."

Tout d'un coup, il y a des séquences qui apparaissent totalement superflues Emmanuel Courcol conclut : "C'est ça qui fait toute la différence entre un scénario sur le papier, et la réalité à l'écran, c'est que tout d'un coup, il y a des séquences qui apparaissent totalement superflues, qui sont magnifiques et nécessaires peut être même à la lecture, et tout d'un coup ne sont pas nécessaires ou trop longues, ou parce qu'on a compris."

Cette scène de fin alternative devrait être disponible sur le DVD / Blu-Ray à paraitre le 8 avril prochain.

Le podcast Et le scénario, produit par la Cité Européenne des Scénaristes, présenté et monté par Baptiste Rambaud, un dimanche sur quatre, va à la rencontre d'un corps de métier différent de l'audiovisuel témoignait de son rapport au scénario

Ce numéro Hors série réunit 5 nommés au César 2025 du meilleur scénario original échangent sur l'écriture de leurs films : Emmanuel Courcol (réalisateur-scénariste, En Fanfare) et Irène Muscari (co-scénariste, En Fanfare), Boris Lojkine (réalisateur-scénariste, L'Histoire de Souleymane ) et Delphine Agut (co-scénariste, L'Histoire de Souleymane) et Théo Abadie (co-scénariste, Vingt Dieux).

publié le 19 mars, Brigitte Baronnet, Allociné

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