Actus cinéma

Ce légendaire acteur n'a réalisé qu'un seul film, mais il a tellement été déçu du résultat qu'il a voulu faire disparaître son oeuvre à jamais

© Warner Bros.

Docteur Folamour, Bienvenue Mister Chance... Fabuleux acteur décédé à l'âge de 54 ans en 1980, Peter Sellers a laissé une empreinte indélébile au cinéma. Il fut aussi le réalisateur d'un unique film, qu'il a détesté au point de vouloir le détruire...

Ce n'est pas exactement une découverte. Le tournage d'un film, devant et / ou derrière la caméra, n'est pas toujours, loin s'en faut, un long fleuve tranquille. L'expérience peut même carrément virer à l'extrême, comme ce fut le cas pour Apocalypse Now, dont le tournage homérique est raconté dans l'hallucinant making-of Heart of Darkness. Ou encore Fitzcarraldo de Werner Herzog, et ses relations conflictuelles avec Klaus Kinski.

Si certains talents du cinéma ne manifestent pas spécialement l'envie de coiffer un jour la casquette de réalisateur, tout aussi nombreux sont ceux qui finissent par céder aux sirènes de la réalisation, par envie et / ou par défi.

Reste que certaines de ces tentatives ne seront pas reconduites. Pourquoi ? Expériences douloureuses et épuisantes, raisons financières... Ce ne sont pas les explications qui manquent. Voici un bon exemple, avec un légendaire acteur britannique qui a laissé une empreinte inimitable, avant de tirer prématurément sa révérence à l'âge de 54 ans : Peter Sellers.

Une panthère rose chez Marcel Pagnol

Deux ans avant de s'imposer dans l'irrésistible rôle de l'inspecteur Jacques Clouseau dans la saga de La Panthère Rose, et trois ans avant de camper le génial Docteur Folamour chez Stanley Kubrick, Peter Sellers choisi curieusement de réaliser pour sa première mise en scène une adaptation de l'oeuvre de Marcel pagnol : Topaze.

L'histoire ? Topaze, un instituteur, est secrètement amoureux d'Ernestine, la fille du directeur de l'institution. Ce-dernier en apprenant la nature des sentiments de son employé le licencie sur le champ. Topaze est alors engagé par un politicien véreux, expérience qui va le transformer du tout au tout.

Auteur de la pièce éponyme, Marcel Pagnol réalisa deux adaptations de Topaze. La première version de Topaze (1936) met en scène Arnaudy, Delia-Col et Léon Brouzet. La seconde version de Topaze, tournée en 1951, est plus longue de presque vingt minutes et s'offre les services de Fernandel, Marcel Vallee, Jacqueline Pagnol et Pierre Larquey.

La version signée par Sellers a connu un destin pour le moins singulier. L'Histoire retiendra surtout que l'acteur / réalisateur, insatisfait de son travail, aurait récupéré toutes les copies en circulation à l'époque de la sortie du film, et les aurait détruites...

Quoi qu'il en soit, il n'existe qu'une seule copie du film connue à ce jour; elle est précieusement conservée dans les archives du British Film Institute. On est pas prêt de voir le résultat. D'autant que la copie n'a été projetée qu'en de rarissimes occasions, comme dans le cadre du Cardiff Independant Film Festival il y a déjà pas mal d'années...

publié le 26 mai, Olivier Pallaruelo, Allociné

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