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Ce soir sur Amazon : un furieux film signé par le créateur du film culte Hellraiser, ça vous dit ?

© MGM

Entre douleurs physiques et altérations corporelles, "Le Maître des illusions" de Clive Barker, inédit en salle chez nous, est le 3e film d'un réalisateur aussi sulfureux que controversé. Une oeuvre étonnante à voir sur Prime Video.

Inconnu ou presque du grand public, le britannique Clive Barker, âgé aujourd'hui de 72 ans, mène depuis plusieurs décennies une carrière singulière. Tout à la fois romancier, dramaturge, scénariste de bande dessinée et même de jeux vidéo, peintre, cinéaste... c'est un véritable touche-à-tout, ayant développé un univers lorgnant souvent vers le SM et les chairs torturées.

La tête de file ce ce que l'on a appelé le Splatterpunk; un mouvement de l'horreur fictionnelle qui se distingue par son côté très graphique, souvent gore, des descriptions de violence, un aspect contre-culturel (via le punk), et l'absence de limites dans la description de l'horreur. Autant dire un artiste aux partis pris souvent extrêmes, qui ne va logiquement pas plaire à tout le monde...

Au cinéma, il avait frappé un grand coup en 1987 avec un film devenu culte, Hellraiser, qui engendrera d'ailleurs (et hélas..) des suites toujours plus faibles. Mais aussi un film tout à fait étonnant, Cabal, en 1990, qui relate les mésaventures d'un groupe de monstres / mutants tentant d'échapper à un tueur en série... incarné par nul autre que David Cronenberg. Contrairement au précédent, Cabal fut un gros échec en salle, mais a su, lui aussi, gagner ses galons de film culte.

Douleur physique et altérations corporelles

En 1995, Clive Barker signait son 3e film, Le Maître des illusions, qui restera inédit en salle dans nos contrées. Si cette oeuvre fut le premier film entièrement américain de Barker, elle fut, hélas et elle aussi, remaniée et même charcutée par son studio, MGM.

Mêlant des éléments de néo noir, de magie au courant splatterpunk et ses excès de violence malsaine qui établirent la réputation de l'écrivain, Le Maître des illusions raconte l'histoire d'Harry D'amour (Scott Bakula), détective privé new-yorkais spécialisé dans les affaires relevant d'occultisme, devant enquêter sur les menaces qui pèsent sur la vie d'un célèbre illusionniste, Philip Swann.

Ce dernier succombant à une mort violente au cours d'un de ses shows, les soupçons de Harry s'orientent d'abord sur Dorothea, la femme de Swann (incarnée par une alors quasi inconnue Famke Janssen, qui sera révélée la même année par Goldeneye), avant que son enquête le mène sur les pas d'un groupe de fanatiques souhaitant le retour de Nix, leur chef et gourou, neutralisé par Swann treize ans auparavant. Harry D'Amour va devoir plonger dans un univers paranormal et éviter les cadavres qui s'amoncellent sur son chemin vers la vérité...

Toujours fidèle à ses obsessions, notamment la douleur physique et les altérations corporelles qui donnent lieu à des scènes gore plutôt intenses, Le Maître des illusions reste toutefois une des oeuvres les plus accessibles de Barker, vraiment à découvrir.

Elle est justement disponible dans le catalogue de Prime Vidéo. On mettra quand même un bémol un peu chagrin : il s'agit de la version "courte" du film, et non pas la version intégrale, plus longue de 20 min, qui a été éditée en 2018 en Blu-ray par Le Chat qui fume. Une initiative d'autant plus appréciable que le film, sorti en DVD chez nous à l'époque, était la version censurée. Mais vu la relative rareté du film, on ne va finalement pas trop se plaindre.

publié le 3 juin, Olivier Pallaruelo, Allociné

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