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Ce sont les 2 choses les plus difficiles à faire au cinéma : pourtant, ce réalisateur relève le défi à chaque fois !

© 2024 MAI JUIN PRODUCTIONS - GAUMONT - FRANCE 2 CINÉMA, Foto: Cara Cao

"Moon le panda" est actuellement en salles. Le réalisateur Gilles de Maistre nous parle du défi de réaliser des films avec des enfants et des animaux sauvages.

Après Le Dernier Jaguar, sorti en salles en février 2024, le réalisateur français Gilles de Maistre est de retour avec Moon le Panda, actuellement au cinéma.

Dans ce film tourné en Chine, dans la province du Sichuan, Tian, 12 ans, est envoyé chez sa grand-mère à cause de ses mauvais résultats à l'école. Loin de la ville, dans les mystérieuses montagnes chinoises, il se lie d'amitié en secret avec un panda qu'il nomme Moon. C'est le début d'une incroyable aventure qui va changer à tout jamais sa vie et celle de sa famille.

Emmené par Alexandra Lamy, l'acteur chinois Yé Liu et ses enfants à la ville, Noé et Nina Liu Martane, le long métrage est le premier film tourné avec un véritable panda depuis 25 ans ! Le tournage a été très encadré : seul le jeune Noé a eu l'autorisation d'approcher et de toucher le panda.

Gilles de Maistre nous explique : "Pour ce film, nous avons eu une autorisation absolument exceptionnelle. C'est vraiment miraculeux d'avoir pu le faire. Tourner avec un vrai panda, ça ne s'était pas vu depuis 25 ans, puisque c'est un animal en voie de disparition. Il en reste moins de 3 000, et ils appartiennent à la Chine. Donc, si on veut tourner avec un panda, il faut demander aux autorités chinoises. Ils ont accepté, mais cela a demandé cinq ans de négociations.

Je pense que c'est l'histoire qui les a convaincus. C'est une belle histoire, touchante. Ils ont aussi été sensibles au personnage du petit garçon, et peut-être à mon travail sur mes précédents films. Plusieurs éléments ont coché les bonnes cases, et ils ont finalement accepté de nous laisser tourner avec un panda."

Tourner avec des animaux sauvages et des enfants

Depuis Mia et le Lion blanc, le réalisateur enchaîne les films mettant en scène des enfants et des animaux sauvages : Le Loup et le Lion, Le Dernier Jaguar, et aujourd'hui Moon le Panda. Deux des trois choses jugées les plus compliquées à filmer, la troisième étant de tourner dans l'eau.

Alors pourquoi Gilles de Maistre continue-t-il ? Et comment tourne-t-on un film avec des animaux sauvages et des enfants ? On lui a posé la question.

"Pour ce film, nous avions deux pandas, un bébé et un adulte. Mais nous n'avions pas le droit de les approcher. Seuls les soigneurs des réserves, qu'on appelle les "câlineurs de pandas", pouvaient s'en occuper.

C'est très différent de d'habitude : généralement, on a les animaux très jeunes, on crée des liens, les humains s'habituent à eux, et réciproquement. Là, nous n'avons eu le panda que le premier jour du tournage. Il a fallu toute la force et le génie de Noé, le jeune héros du film, qui est allé spontanément vers le panda. Ils ont créé un lien immédiat.

Les contraintes de tournage avec les animaux ne sont pas vraiment des contraintes. C'est à nous d'aller vers eux. On entre dans leur monde, on ne les force jamais, il n'y a aucun dressage. On adapte le tournage à leur rythme, à leur caractère, à leurs habitudes.

Ce sont des tournages très calmes. Il faut rester zen, même si ça ne se passe pas bien. Si l'animal est fatigué, il va dormir, et tant pis : on remet au lendemain. Cette énergie permet d'obtenir des images magiques, comme celles du film. Rien n'est truqué. C'est du vrai, et ça donne au public quelque chose d'unique. C'est aussi ça, aujourd'hui, le pari du cinéma : proposer aux spectateurs des choses qu'ils n'ont jamais vues."

L'autre grande difficulté est de faire tourner les enfants avec les animaux sauvages. Bien que mignons, ils n'en sont pas moins sauvages, et le tournage implique que les parents du jeune acteur acceptent les risques. Gilles de Maistre nous confie d'ailleurs qu'avant de choisir les enfants, il sélectionne d'abord... leurs parents.

"On sélectionne d'abord les parents avant de caster l'enfant. C'est-à-dire qu'on regarde vraiment comment sont les parents, est-ce qu'ils sont capables, eux, de subir le choc de voir leur enfant avec un jaguar, avec un lion adulte... Ça, c'est toujours une question très importante. Il faut qu'ils encaissent le parcours que c'est de voir un animal, un prédateur, grandir, devenir de plus en plus fort et de voir son enfant interagir avec.

Pour Moon le Panda, c'est un peu particulier parce que Noé est le fils de Yé Liu, un acteur de cinéma très connu en Chine, qui joue d'ailleurs son père à l'écran. Il a l'habitude de faire des films, et le panda est un animal plutôt paisible, même s'il est quand même très fort. "

Avec Moon le Panda, Gilles de Maistre poursuit son engagement en faveur d'un cinéma familial tourné vers la nature. le film est à voir actuellement au cinéma.

publié le 12 avril, Laëtitia Forhan, Allociné

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