Membre du jury du Biarritz Film Festival - Nouvelles Vagues, l'actrice Mallory Wanecque est revenue avec AlloCiné sur la manière dont elle a vécu le succès de "L'Amour ouf" de Gilles Lellouche, film au près de cinq millions d'entrées.

Pour près de cinq millions de Français, elle est Jackie, personne central de L'Amour ouf, un des plus importants succès de 2024 réalisé par Gilles Lellouche. C'est grâce à ce rôle que Mallory Wanecque, bientôt 19 ans, a été révélée au grand public avant de décrocher une nomination au César du Meilleur espoir féminin.

Présent au Biarritz Film Festival - Nouvelles Vagues, où l'actrice officie en tant que membre du jury, AlloCiné est allé à sa rencontre pour parler de sa vie quelques mois après le passage de la tornade "Ouf".

AlloCiné : Quelques mois se sont écoulés après la sortie du film et les César. Avec du recul, comment tu as vécu ce raz-de-marée de regards portés sur toi ?

Mallory Wanecque, actrice : Quand on ne s'y attend pas, cela peut être très violent. Moi c'était violent, mais le bon sens. Je l'ai très bien vécu. Ma vie personnelle n'a pas changé. Je fais toujours les courses au même endroit, je mange toujours au même endroit, je garde les mêmes amis, le même entourage. Ce qui a changé, en revanche, c'est qu'on me reconnait dans la rue.

Puis il y a vraie montée en puissance avec les réseaux. Je reçois beaucoup de messages. C'est une vague d'amour, une vague de reconnaissance. C'est hyper beau. Je reçois des messages de meufs et quand elles me disent que je représente bien la nouvelle génération, ça me fait très plaisir.

Tu n'en as pas marre qu'on te parle de L'Amour ouf alors ?

Non, carrément pas. Je ne veux jamais en avoir marre. Et surtout, je comprends l'impact que ça a eu chez les jeunes, je suis surtout contente de ça.

Je comprends qu'on puisse prendre la grosse tête. Tout ça donne le vertige. C'est difficile de garder un cadre sain après un tel succès ?

Je pense que garder le même cap, c'est très simple. Ce qui est plus difficile après un gros succès comme ça c'est de garder la tête sur les épaules. Pour ça, il faut un entourage et une famille. Des gens qui savent te remettre sur Terre. Tout le monde te dit : "T'es belle, t'es que t'es super forte", tout ça. Je comprends qu'on puisse prendre la grosse tête. Tout ça donne le vertige. Quand je viens chez mes parents, rien n'a changé.

Beaucoup disent que les jeunes désertent les salles de cinéma. Pourtant, le public de L'Amour ouf est assez jeune. Tu es d'accord avec cette observation sur le rapport à la salle chez la nouvelle génération ?

C'est triste, mai je pense que c'est un peu vrai. Les prix ne font qu'augmenter, ça devient super cher d'aller au cinéma. Puis c'est vrai que maintenant, avec les plateformes comme Netflix, on a accès à tout de chez soi. Je ne renie pas le fait que ça soit mille fois mieux d'aller au cinéma parce que tu as un grand écran. Le son est bien mieux. Mais je comprends les jeunes qui préfèrent rester dans leur lit, dans leur canapé à regarder.

Ton prochain film, Rapaces, sort ce 2 juillet. C'est un thriller inquiétant sur une série de féminicides et des journalistes qui enquêtent. C'est ton truc les thrillers ?

Alors d'habitude pas du tout ! Je n'aime pas quand les films policiers sont dans la surenchère, quand ils perdent leur réalisme. Ici, ce n'est pas le cas. Le scénario est inspiré de plusieurs histoires parce que de base, l'auteur du script, Christophe Cantoni, a lui-même été un journaliste pour le magazine Détective.

Ce qui m'a beaucoup touchée c'est cette histoire de féminicide abordée par un homme et c'est très bien abordé, ce qui est très rare. C'est un film avec une tension constante et ça peut monter sans s'arrêter jusqu'à ce qu'à la fin où tout explose. Je pense que c'est aussi le rôle, le premier rôle qui est le plus éloigné de moi.

Propos recueillis par Thomas Desroches, à Biarritz, le mercredi 25 juin 2025

Le Biarritz Film Festival - Nouvelles Vagues se déroule du 24 au 29 juin 2025