Cette réplique culte prononcée par Christian Clavier il y a 32 ans aurait pu ne jamais voir le jour

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Dans un long entretien accordé au média Brut, Christian Clavier balaye sa carrière, évoquant notamment son film "Les Visiteurs", qui était parti sur de bien mauvais rails. La raison ? Un producteur initial "qui ne comprenait rien au film" selon lui.
Dans le sillage de son semi marathon promotionnel pour son nouveau film, la comédie Le Routard, en salle depuis ce mercredi, Christian Clavier a accordé au média Brut un entretien de plus de 30min.
Une interview qui révèle au bout du compte un acteur passionné par son métier, avec une approche très centrée sur l'incarnation des personnages et un certain détachement de son image publique. En plus de posséder un regard aiguisé sur l'évolution de la comédie en France.
Et le journaliste d'évoquer, dès le début de l'entretien, le film Les Visiteurs. Avec 13,7 millions d'entrées lors de sa sortie, le film de Jean-Marie Poiré est devenu l'un des incontournables de la comédie française, avec ses répliques culte comme "Que Trépasse si je faiblis", "Okay", "Monsieur Ouille, pas avec votre poncho" ou encore "Où sont les poulardes ? J'ai faim !" et "Tu es un laideron mais tu es bien bonne". Pour n'en citer qu'une toute petite poignée.
Un producteur pas vraiment okay
L'affaire semblait pourtant mal partie aux dires de l'acteur, qui raconte que le producteur initial n'avait pas compris le film, et notamment la fameuse réplique "Okay".
"Nous avions eu un un producteur qui nous a quitté d'ailleurs parce qu'il a pas voulu faire le film, et parce qu'il ne l'a pas compris. Quand on a écrit "okay" et qu'il a lu ça, il nous a dit : "dis donc, vous auriez quand même pu vous fouler davantage sur les dialogues !" Comme il ne lisait pas les situations, mais que les dialogues éventuellement drôles ou pas drôles, il ne comprenait pas que ce que comprend Jacquouille la fripouille, qui est un serf, un valet, se trouvant dans le monde moderne.
Et il s'aperçoit que dans le monde moderne, il est beaucoup plus libre, qu'on le considère. Qu'il a une existence, et dans ce monde moderne les gens passent leur temps quand ils sont d'accord à se disent 'OK', et donc pour lui c'est la clé, la clé de sa liberté".
Il ajoute : "Jean-Marie a eu un doute, comme on avait des problèmes de financement à ce moment-là, le film devenait un peu long, et il y avait une pression des financiers pour nous dire "coupez !" Donc Jean-Marie a eu un doute, par rapport à ce qu'avait dit l'autre andouille. Il va voir sa monteuse, et il lui dit : "qu'est-ce que tu penses du "okay" ?" Et elle lui répond : "mais c'est simplement inénarrable !" - "Ok, alors on y touche pas !"
publié le 9 avril, Olivier Pallaruelo, Allociné