Actus cinéma

Clint Eastwood avait un doute sur Le Bon la Brute et le Truand, mais heureusement, personne ne l'a écouté !

© MGM

Clint Eastwood a failli refuser d'apparaître dans "Le Bon, la Brute et le Truand" de Sergio Leone, mais que reprochait-il au film ?

Clint Eastwood hésitait à retravailler avec Sergio Leone après Et pour quelques dollars de plus au motif qu'il n'était plus entièrement le centre de l'attraction. En témoignent ses propos de l'époque rapportés par Leone dans l'ouvrage Conversations avec Sergio Leone signé Noël Simsolo.

"J'ai tenté de le raisonner"

Après avoir lu le scénario du Bon, la Brute et le Truand, Eastwood dit au réalisateur : "Dans le premier, j'étais seul. Dans le deuxième, nous étions deux. Ici, nous sommes trois. Si ça continue, dans le prochain, je serais accompagné de toute la cavalerie américaine."

En effet, Eastwood devait jouer "Le Bon" Blondin, Charles Bronson "La Brute" Sentenza (il sera finalement remplacé par Lee Van Cleef) et Eli Wallach "Le Truand" Tuco. Leone raconte alors comment il a convaincu l'acteur de rempiler pour cette troisième aventure westernienne :

"En fait, il trouvait que le rôle de Tuco était trop important. J'ai tenté de le raisonner : 'Le film est plus long que les deux autres. Tu ne peux pas être tout seul. Tuco est nécessaire. Et il restera tel que je l'ai voulu. Tu dois comprendre qu'il est un porteur d'eau pour toi. Même si c'est Marlon Brando qui joue le rôle, il travaille pour toi quand tu n'es pas sur l'écran. Et dès que tu apparais, c'est la star qui arrive'. C'est aussi l'étoile qui tombe du ciel : l'ange Gabriel. Tuco ne peut pas t'inquiéter. Il joue pour toi. C'est ton Gunga Din. Clint n'a pas insisté. Il assuma son rôle en grand professionnel. Il était satisfait en voyant le film terminé."

Gunga Din est un personnage d'un poème de Rudyard Kipling. Il était notamment joué par Sam Jaffe dans le film homonyme signé George Stevens. Porteur d'eau indien, Gunga Din accompagnait les trois sergents interprétés par les trois Cary Grant, Victor McLaglen et Douglas Fairbanks Jr. Souvent mal traité, il se démarquait par son courage et son dévouement.

"Il n'a rien compris au Señor Tuco"

Finalement, Tuco à l'écran sera bien différent du personnage décrit par Leone. Loin d'être le faire-valoir de Blondin mais bien un personnage principal ayant une importance capitale pour le récit. On découvre même sa profondeur avec la rencontre de son frère moine joué par Luigi Pistilli - que l'on avait déjà vu dans Et pour quelques dollars de plus dans la bande de l'Indien.

Avec le temps, Tuco est devenu aussi iconique que Blondin et Sentenza, certaines de ses répliques sont devenues culte, telles que : "Quand on tire, on raconte pas sa vie" ou encore "Celui qui me fait une entourloupette et me laisse la vie sauve, c'est qu'il a rien compris au Señor Tuco !" Symboliquement, c'est d'ailleurs le premier des trois héros que le film présente au public et le dernier personnage que l'on voit en gros plan et que l'on entend à l'écran.

publié le 27 mai, Corentin Palanchini, Allociné

Liens commerciaux