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Échec retentissant dans les années 80, ce film produit par Spielberg lui a tellement déplu qu'il a fait retirer son nom du générique

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Quand Spielberg efface son nom d'un film qu'il a pourtant produit... Découvrez l'étonnante histoire de "Trois heures, l'heure du crime", un teen movie sombre que le maître d'Hollywood a préféré oublier.

© Photo Press Service / BESTIMAGE

Il arrive même aux plus grands de vouloir prendre leurs distances de projets qu'ils ont aidés à développer. Steven Spielberg, l'un des noms les plus emblématiques du cinéma hollywoodien, a fait ce choix plutôt rare : retirer toute mention de sa participation à un film qu'il avait pourtant soutenu. Le long-métrage en question ? Trois heures, l'heure du crime (Three O'Clock High en VO), une comédie dramatique pour adolescents sortie en 1987.

Si ce titre ne vous dit rien, c'est normal. Ce film, qui n'a eu droit qu'à une sortie en vidéo dans l'Hexagone, n'a jamais vraiment trouvé son public. Réalisé par Phil Joanou - qui signera plus tard Les Anges de la nuit - Trois heures, l'heure du crime s'inscrit dans la longue tradition des teen movies des années 80. Mais à la différence d'autres succès de l'époque, ce film a laissé un goût amer à Spielberg, au point qu'il a demandé à ce que son nom soit retiré du générique. Plus surprenant encore : sa société de production Amblin Entertainment n'est, elle non plus, pas mentionnée.

Une ambiance trop sombre pour le label "Spielberg"

À cette époque, Amblin s'était déjà forgé une réputation bien particulière : proposer des films chaleureux, à l'imaginaire foisonnant, souvent porteurs d'émotions positives. Les Goonies, Retour vers le futur, E.T., Fievel et le Nouveau Monde... Ces œuvres marquaient toute une génération. Avec Trois heures, l'heure du crime, le ton est bien différent.

L'histoire suit Jerry, un lycéen introverti, pris au piège dans un engrenage de peur et de violence après avoir involontairement provoqué Buddy, l'intimidateur du lycée. Le duel annoncé entre les deux garçons, prévu pour 15h précises, devient le cœur du récit. Loin des aventures joyeuses et des premières amours adolescentes habituelles, le film se teinte d'une tension quasi constante, flirtant parfois avec l'angoisse.

Certaines scènes vont même assez loin pour un film censé s'adresser aux ados : des pom-pom girls enragées, une tentative de séduction maladroite entre un élève et sa prof et surtout une atmosphère qui ne laisse que peu de place à l'humour ou à l'espoir. Ce ton, plus sombre et désenchanté, semble avoir déplu à Spielberg, qui craignait sans doute que ce projet ne nuise à l'image familiale et optimiste d'Amblin.

Un clin d'œil discret malgré tout

Malgré cette prise de distance officielle, quelques traces de son implication subsistent dans le film. Notamment à travers un clin d'œil musical : à un moment donné, on entend le morceau "Out To Sea" tiré de la bande originale des Dents de la mer, célèbre film du réalisateur. Un petit écho qui rappelle que, même si le lien a été effacé du générique, l'empreinte de Spielberg n'a pas complètement disparu.

Avec un budget de 5 millions de dollars, Trois heures, l'heure du crime n'a rapporté qu'un peu plus de 3,6 millions au box-office américain. Un score décevant. Steven Spielberg aurait-il senti venir l'échec ? Peut-être. Après tout, il a un don pour repérer les succès... et pour éviter les mauvais paris.

publié le 3 août, Aude Mackau, Allociné

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