"Ecrit par un garçon de 13 ans" : noté 1,3 sur 5, ce film fantastique a été l'un des échecs les plus retentissants des années 90

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Quand la suite tourne au fiasco : retour sur le cauchemar "Highlander II" qui, sorti en 1991, s'est révélé être un fiasco total. Même le réalisateur a fini par abandonner le navire...
Il arrive parfois qu'une suite tant attendue d'un film culte tourne à la catastrophe. C'est exactement ce qui s'est produit avec Highlander II, un long-métrage qui, en 1991, a marqué les esprits... mais pas pour les bonnes raisons. Entre un scénario bâclé, des tensions en coulisses et un tournage chaotique, cette suite a tellement déçu que même son réalisateur a tenté, en vain, de retirer son nom du projet.
Une genèse désastreuse
Avant même sa sortie en salle, Highlander II semblait déjà voué à l'échec. Réécrit de nombreuses fois, le scénario a laissé perplexes aussi bien l'équipe artistique que les acteurs. Michael Ironside, qui interprétait le méchant "général Katana", n'a pas mâché ses mots des années plus tard.
"Je détestais ce script. On le détestait tous. Moi, Sean, Chris, on ne l'a fait que pour le pognon. Le truc se lit comme s'il avait été écrit par un garçon de 13 ans. Mais je n'avais jamais joué un guerrier barbare avant cela et c'était un de mes premiers grands rôles de méchants. Je me suis dit que si je devais être dans ce film stupide, autant m'amuser et en faire des caisses."
Il a reconnu toutefois avoir pris son rôle avec un certain détachement, presque comme une farce : "Tous ces roulements d'yeux, grognements et clins d'oeil à l'écran, c'était moi qui avait décidé que si je devais être dans une merde, comme ce film, eh bien j'allais en être la putain de chose la plus mémorable, et je pense que j'ai réussi."
Des coulisses chaotiques
Le tournage, principalement réalisé en Argentine, a été touché par de graves problèmes financiers. À tel point que la compagnie d'assurance du film a fini par reprendre les commandes du projet, écartant le réalisateur Russell Mulcahy de toute décision artistique. Christophe Lambert a vu une partie de son cachet s'envoler dans de mauvais investissements, tandis que Sean Connery, lui, s'est contenté d'apparaître brièvement, le temps de toucher son chèque.
Face à cette perte de contrôle, Mulcahy a même tenté de retirer son nom du générique, une demande rejetée car il n'était pas affilié à la Directors Guild of America - un détail administratif qui l'a empêché de reprendre la main sur son œuvre.
Projection-test cauchemardesque et tentative de réhabilitation tardive
La première projection du film fut l'ultime coup de grâce. Dès les premières minutes, le public s'est montré réticent, et Mulcahy a quitté la salle au bout d'un quart d'heure, visiblement incapable d'assister au naufrage. Christophe Lambert, lui aussi, a envisagé de partir avant la fin.
Quelques années plus tard, Russell Mulcahy a pu revenir sur le projet pour proposer une version révisée : Highlander II - The Renegade Version. Cette version "Director's Cut" inclut de nouvelles scènes, un montage repensé et des doublages réenregistrés. Bien qu'elle ait été mieux accueillie que l'originale, elle n'a pas suffi à effacer le souvenir du désastre initial.
Souvent cité comme l'un des pires exemples de suite ratée dans l'histoire du cinéma, Highlander II reste un cas d'école : celui d'un film trahi par les compromis, les contraintes économiques, et un développement chaotique. Un rappel brutal que certaines œuvres finissent dans l'oubli.
Pour vous (re)faire votre propre avis sur Highlander II, il va falloir se tourner vers ses éditions DVD.
publié le 14 juin, Aude Mackau, Allociné