Eddington est-il un bon film ? Les internautes donnent leur avis sur le western avec Joaquin Phoenix et Pedro Pascal
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Passé par la Compétition du dernier Festival de Cannes, d'où il est reparti bredouille, "Eddington" vient de sortir dans nos salles. Que pensent donc les spectateurs du nouvel opus d'Ari Aster, avec Joaquin Phoenix et Pedro Pascal.
© Metropolitan FilmExport
L'été Pedro Pascal : suite et presque fin. Après Materialists (en salles depuis le 2 juillet) et en attendant Les 4 Fantastiques (attendu le 23), l'acteur est aujourd'hui à l'affiche d'Eddington, nouveau long métrage d'Ari Aster, au croisement du thriller et du western, avec un soupçon d'horreur, dans lequel il croise la route de Joaquin Phoenix, Emma Stone et Austin Butler. Quatre acteurs qui, avec Luke Grimes et Micheal Ward, ont fait l'événement lors du 78ème Festival de Cannes, où le long métrage a fait partie de la Compétition.
Toujours aussi enclin à transposer ses angoisses sur grand écran, le réalisateur de Midsommar laisse de côté le surnaturel pour dresser un portrait de l'Amérique des années 2020 (donc du Covid), à travers l'affrontement entre le shérif et le maire d'une petite ville des États-Unis, qui va bien évidemment dégénérer comme dans chaque opus du metteur en scène, où la situation empire au fil du récit. Mais qu'en ont pensé les spectateurs ?
Avec une moyenne de 3,56 sur 5 obtenue à partir de 131 notes*, Eddington rate d'un cheveu la tête du classement des films réalisés par Ari Aster, qui reste détenue par Hérédité du haut de son... 3,57. Mais il devance Midsommar (3,52) et Beau is Afraid (3,2), en montrant que sa filmographie est assez homogène sur AlloCiné.
Du côté de Joaquin Phoenix, sa deuxième collaboration avec Ari Aster se place entre ses incursions chez Woody Allen (L'Homme irrationnel, déjà avec Emma Stone et noté 3,62) et Gus van Sant (Don't Worry, He Won't Get Far on Foot et son 3,55). Pour ce qui est de Pedro Pascal, Eddington démarre entre Equalizer 2 (3,61) et L'Agence (3,42), dans lequel il tenait un petit rôle.
Que pensent les spectateurs de "Eddington" ?
"Pour son quatrième film, Ari Aster, nouvelle figure du cinéma d'horreur, sort de sa zone de confort et nous livre une satire de l'Amérique contemporaine", écrit Sinaloc (5 sur 5), qui parle du "film choc de l'été" et d'un "nouveau coup de maître dans la carrière" du cinéaste. "Il est clair que ce film va diviser, mais si pour certains le film ne sera pas à la hauteur de leurs attentes, pour d'autres il frôlera la perfection sur bien des aspects." Parmi les points positifs salués par les spectateurs conquis, le propos revient souvent.
Chez Melvin RICHER (4,5 sur 5) notamment : "C'est une critique sociale très actuelle, drôle et triste à la fois, ça nous montre vraiment la régression humaine sur les dernières années, avec un scénario très prenant surtout grâce à l'interprétation de Joaquin Phoenix toujours remarquable." Ou chez Naughty Doc (4 sur 5) : "Un Chute Libre sauce MAGA [Make America Great Again, slogan de Donald Trump, ndlr] en somme, où Aster convoque l'imagerie du western pour mieux disséquer l'Americana moderne (on se croirait dans GTA vu comment tout y passe !)."
"Une critique sociale très actuelle, drôle et triste à la fois"
"Ari Aster nous livre avec Eddington un western psychologique teinté de paranoïa aiguë, ancré dans une Amérique fracturée", dit de son côté Patrick (4 sur 5 également), qui souligne la manière dont le film parle du pays dans lequel il se déroule. "Ari Aster signe ici son film le plus risqué, et peut-être le plus abouti", ajoute Cinememories (3 sur 5), qui précise aussi que le long métrage risque de diviser. "Eddington est moins immédiat, moins frontal que ses précédents, mais il travaille en profondeur. Il dérange, questionne et dérègle, à l'image de l'époque qu'il reflète."
"Ari Aster propose aux spectateurs une histoire qui débute par une satire sociale critiquant la politique de Donald Trump, en particulier sa gestion du Covid en 2020", peut-on lire, dans le même esprit, chez Ufuk K (avec la même note), qui pointe toutefois des répétitions du doigt. "Le film pivote ensuite vers un western horrifique, dénonçant une Amérique divisée, marquée par des inégalités sociales croissantes, le racisme, la violence policière et le recours massif aux armes à feu, avec un casting intéressant." Ce que SeB_from_Mars (idem) résume ainsi : "Un film fourre-tout. Toutes les thématiques y passent. Ce qui le rend indigeste."
"À vouloir tout traiter, on ne parle de rien en profondeur"
"Réalisation maitrisée, mais message un peu touffu. À vouloir trop dénoncer de causes, on s'y perd un peu", regrette Zimboume malgré un 3,5 sur 5 très positif. "Il y a plus d'action dans la deuxième partie mais justement plus on avance dans le film, plus on se dit que c'est 'trop'", ajoute Dora M. (2,5 sur 5). "De plus, il y a trop de thèmes développés dans le film, on y retrouve tout ce qui peut faire partie de l'identité des Etats-Unis, du coup ça fait brouillon, c'est confus (je trouve que la fin manque notamment beaucoup de clarté) : mesures liées au Covid, complotisme, port d'armes, ségrégation, violence policière, héritage des navajos... à vouloir tout traiter, on ne parle de rien en profondeur."
"Malgré tous ces acteurs que j'adore, le film est incompréhensible avec un scénario qui ne tient pas la route", déplore Volcy jouan-lapierre (2 sur 5), l'un des rares à mettre le casting en avant, alors qu'il avait tout pour être l'un des points forts auprès du public. Mais nom, c'est davantage le fond qui est discuté, comme chez Olivier Pasquier (1,5 sur 5) qui parle de "fourre-tout sans aucun rythme et se terminant dans le grand n'importe quoi."
En résumé
Ce n'est pas avec ce film qu'Ari Aster va enfin faire l'unanimité. Même si beaucoup saluent l'effort et la manière dont il dresse un portrait glaçant de l'Amérique d'aujourd'hui, en mêlant les genres et avec des acteurs moins salués qu'on ne le pensait (même si Joaquin Phoenix est le plus cité), d'autres regrettent un trop-plein et une profusion d'idées par toujours bien agencées. Encore une fois, il va falloir se faire soi-même son propre avis.
Et vous ? Qu'avez-vous pensé d'Eddington ?
* Notes arrêtées le jeudi 17 juillet 2025
publié le 18 juillet, Maximilien Pierrette, Allociné