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"George Lucas a ruiné ma vie" : quand Carrie Fisher se payait gentiment la tête du papa de Star Wars dans un discours aussi drôle que mordant

© Capture YouTube

En 2005, l'American Film Institute décerna un Life Achievement Award à George Lucas, et demanda à la comédienne de faire le discours introductif de cette remise de prix saluant la carrière du géniteur de la saga Star Wars. Séquence savoureuse.

C'est peu dire que le rôle de la princesse Leia dans la saga Star Wars fut à la fois le bonheur et le malheur de son interprète, Carrie Fisher. Un rôle qui a porté la comédienne tout droit au panthéon de la Pop Culture, mais qui a aussi largement éclipsé le reste d'une carrière qui fut loin de démériter et même relativement méconnue par le grand public.

Y compris dans l'ombre : peu savent qu'elle fut par exemple dans les années 1990 l'un des Script Doctors les plus demandés à Hollywood, travaillant aussi bien à la cohérence de Sister Act qu'à celle de Last Action Hero. Ou même réécrivant le rôle de Drew Barrymore dans l'excellente comédie The Wedding Singer, là où elle ne devait être à la base presque qu'un simple faire valoir pour Adam Sandler.

En 2005, l'American Film Institute (AFI) décerna un Life Achievement Award à George Lucas, et demanda à la comédienne de faire le discours introductif de cette remise de prix saluant la carrière du géniteur de la saga Star Wars.

La comédienne se fend alors d'un discours aussi caustique que mordant, face à une assistance hilare ou presque, sans jamais se départir non plus d'une tendresse sincère pour celui qui restera jusqu'au bout un ami fidèle.

Revoici la séquence, ci-dessous..

"George Lucas a ruiné ma vie"

"George Lucas a ruiné ma vie, mais de la plus douce des manières possibles" lâche-t-elle. "Des années après avoir tourné le "petit film culte" de Lucas, "Les gens me demandent encore si je savais que ça allait être un si grand succès. Oui, je le savais. Nous le savions tous. Le seul qui ne le savait pas, c'était George. Nous le lui avons caché parce que nous voulions voir l'expression de son visage changer".

Elle ajoute : "Seul un homme comme George pouvait nous apporter des mondes entièrement nouveaux peuplés de personnages vivants et extraordinaires, et fournir à Mark , Harrison et moi-même suffisamment de courrier de fans et même une petite bande joyeuse de harceleurs, nous divertissant pour le reste de nos vies contre nature".

"Je végète bruyamment dans ce tristement célèbre placard des célébrités"

En 2013, trois ans avant son décès, Carrie Fisher publia sur le site bulletmedia.com une émouvante lettre, pleine d'ironie et d'auto-dérision, adressée au personnage qui l'a rendu si célèbre mais qui a aussi grandement handicapé le reste de sa carrière.

"J'ai passé près des deux tiers de ma vie à traverser des galaxies dans ces putains de bottes en cuir blanc. J'ai même essayé de répondre de vos actions, d'expliquer les motifs éventuels de choix que l'une de nous n'a pas su faire" écrivait-elle.

"Mais alors qu'on se souviendra éternellement de vous flânant dans des paysages infestés d'étoiles, vivant pour toujours dans les imaginations et sur les écrans, je végète bruyamment dans ce tristement célèbre placard des célébrités - à grossir, prendre des rides, me voûter et m'abêtir avec l'âge.

Nous voilà dans notre propre tableau à la Dorian Gray. Vous : douce, sûre de vous et droite dans vos bottes, condamnée pour toujours à la grande et enviable prison de l'aventure intergalactique. Moi : luttant de plus en plus contre le syndrome de stress post-galactique, portant vos cicatrices, grisonnant vos cheveux éternellement noirs et ridicules".

Vous pouvez lire l'intégralité de la lettre ici.

publié le 18 mars, Olivier Pallaruelo, Allociné

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