"Il était conscient d'être sur une fin de carrière" : le réalisateur d'Astérix aux Jeux Olympiques raconte sa touchante rencontre avec Alain Delon

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Dans un entretien accordé à RTL peu après l'annonce du décès en août 2024 d'Alain Delon, le réalisateur Frédéric Forestier, qui l'avait dirigé sur le film "Astérix aux Jeux Olympiques", évoquait en termes touchants la légende disparue.
Sorti en 2008 et réalisé par le tandem Frédéric Forestier / Thomas Langmann, qui officiait en outre au poste de producteur, Astérix aux Jeux Olympiques a été un échec critique et commercial, malgré ses 6,8 millions d'entrées.
Si l'on a beaucoup parlé du budget pharaonique du film de et avec Guillaume Canet, Astérix et Obélix : l'Empire du Milieu, fort de ses 65 millions €, celui d'Astérix aux Jeux Olympiques était encore plus dans la démesure : il avoisinait les 78 millions €. Un des plus gros budgets de l'Histoire du cinéma français.
Et pour amortir une telle somme, il fallait que les spectateurs se ruent dans les salles par millions. Ce fut le cas, mais nettement moins qu'espéré. Avec 6,8 millions d'entrées, ce serait en temps normal un score mirifique. Mais il fallait faire près du double...
Torpillé par la critique (et même le public), le film a aussi laissé de très douloureux souvenirs dans les coulisses de la production, à l'image de Benoît Poelvoorde. Il y a également eu le comportement de Gérard Depardieu, apparemment pas très motivé, et même carrément décrit comme "insupportable" par Thomas Langmann. Qui s'est lui-même sévèrement accroché avec Alain Delon qui incarne Jules César, au point que l'acteur lui interdira le plateau de tournage durant trois jours.
"Il était conscient d'être sur une fin de carrière"
En août 2024, Frédéric Forestier est revenu sur le tournage du film, au micro de RTL, et en particulier sa rencontre et son travail avec cet acteur de légende que fut Alain Delon, décédé le 18 août de cette année.
"C'est quelqu'un avec qui c'est très facile de travailler. En tant que comédien, c'est une Rolls. Il est très à l'écoute de ce dont le film a besoin, mais il propose aussi beaucoup de choses. C'est lui qui a fait tomber les barrières. Je l'appelais monsieur Delon, et c'est lui qui m'a dit "Alain suffira" commentait le cinéaste.
Qui ajoute : "C'est quelqu'un qui était conscient d'être sur une fin de carrière et qui était vraiment venu pour s'amuser. Il était globalement très détendu, très à l'aise avec ce personnage. C'est quelqu'un qui passait beaucoup de temps seul, qui vivait seul, il avait un rapport compliqué avec les personnes qu'il aime.
Mais en même temps, j'ai senti une grande nostalgie chez lui. Dans sa loge, il avait mis quelques photos, Marlon Brando en César, Romy Schneider. Il ne passait pas une journée sans qu'il ne parle de Romy Schneider. Il y a des choses du passé dans lesquelles il est resté ancré. C'étaient à la fois ses repères, mais aussi ses sources de tristesse".
publié le 15 avril, Olivier Pallaruelo, Allociné