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Il y 38 ans, la scène d'ouverture de ce film de science-fiction posait les bases de toute une saga mais tout le monde l'a oublié

© Fox

Si vous adorez le film "Predator" de 1987, il est probable que vous ayez tout de même oublié la toute première scène du film. Pourtant, cette séquence est absolument cruciale pour la cohérence du récit, posant la 1ère brique de la franchise culte.

Dans un long-métrage, la première scène est souvent utilisée pour exposer l'intrigue, montrant les lieux, les décors, avant de nous présenter le ou les personnages principaux. Dans le cas de Predator, elle est cruciale et pourtant, tout le monde l'a oublié !

Une scène d'ouverture fondamentale

Si vous pensez que l'on parle de l'arrivée de l'équipe de Schwarzy en hélicoptère, rythmée par la musique tribale d'Alan Silvestri, vous vous trompez. En effet, avant ce générique, le film s'ouvre sur une séquence fondamentale se déroulant dans l'espace.

Le titre apparaît d'abord, après les noms des producteurs, sur un fond étoilé. Les lettres s'effacent ensuite pendant que la caméra descend doucement. Un vaisseau spatial fait alors son apparition au loin, se rapprochant petit à petit. La caméra pivote, accompagne l'astronef dans sa course. Ce dernier projette une capsule qui se dirige tout droit vers la Terre.

La séquence se termine par un fondu au noir pour faire la transition avec la suite et le fameux générique de début. L'hélicoptère de Schwarzy débarque, la musique d'Alan Silvestri retentit et le film démarre vraiment. En tant que spectateurs, on ne se souvient pas forcément de la scène dans l'espace, balayée par la suivante, bien plus marquante dans son exubérance.

Cependant, si John McTiernan l'a placé ici, c'est pour une très bonne raison. En effet, Predator n'est pas un film de guerre, comme peut le laisser croire toute la séquence d'atterrissage de l'équipe de sauvetage menée par Dutch, alias Schwarzy. Il s'agit d'une oeuvre fantastique et il ne faut pas tromper le spectateur sur la marchandise !

Annoncer l'élément fantastique

Si vous voulez réaliser un film fantastique, il faut donc en poser le postulat dès le départ. C'est ce qu'a fait John McTiernan en nous montrant le vaisseau larguer le module du Predator au tout début du film. Ainsi, les enjeux sont posés et on sait dans quelle direction ira le film. Evidemment, en réalisateur intelligent, McT va nous mener un peu en bateau en nous faisant croire à une oeuvre qui exaltera les gros muscles.

Ainsi, quand il filme en gros plan les énormes biceps de Schwarzenegger et Carl Weathers, c'est pour mieux nous montrer que ces muscles ne leur serviront à rien face à l'extraterrestre le plus dangereux de l'univers. De plus, sa mise en scène est bien subtile qu'il n'y paraît dans sa mise en scène et il faut faire attention à tous les détails.

La séquence d'intro de Predator

McTiernan baisse le rideau

Il nous filme des hélicos et une base militaire, convoquant le champ lexical de l'armée, comme le début d'un film de guerre. Toutefois, si vous regardez bien attentivement, vous verrez un plan mettant en scène le supérieur de Dutch, devant sa fenêtre, en train de baisser un rideau en voyant arriver les gros bras.

En un seul plan, John McTiernan, nous dit qu'il a bel et bien tourné une intro à l'imagerie militaire mais qu'il ne faut pas s'attendre à un film de guerre. Il fait donc baisser le rideau à son personnage comme on baisse le rideau lors d'une représentation théâtrale. En substance, il nous prévient avec ses images que c'est un autre genre de long-métrage que l'on s'apprête à voir.

Ce qui nous attend, c'est un film fantastique, et cette promesse a été vendue dès les premières secondes de Predator. On ne va pas voir des soldats combattre une armée ennemie mais des mercenaires surentrainés face à la plus menaçante forme de vie du cosmos !

Et pour couronner le tout, il fait apparaître le "Dirigé par John McTiernan" sur le torse de Schwarzy, comme pour signifier que le cerveau c'est lui et que son comédien sera les muscles. Subtil et malin ! McT était vraiment un cinéaste iconoclaste à Hollywood et son savoir-faire manque terriblement au cinéma.

Si vous voulez revoir Predator, la saga est disponible en intégralité sur Disney+.

publié le 25 février, Vincent Formica, Allociné

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