Il y a 10 ans, ce film était le plus attendu de tous les temps, mais pour moi, ça ne s'est pas passé comme prévu

© Lucasfilm Ltd.
Il est peu de dire que ce film était attendu, puisqu'il allait mettre fin à un hiatus de 20 ans dans une franchise adorée. Son retour a cependant conduit au déclin populaire de sa saga sur une décennie.
C'était il y a 10 ans. Une saga était de retour après une longue absence. Les acteurs originaux étaient de retour, elle était confiée à un fan, déjà salué pour avoir redonné vie à une autre franchise de science-fiction. Tout était réuni pour faire de ce long métrage le lancement d'une nouvelle grande aventure. Mais l'euphorie aura été de courte durée.
Le Réveil de la Force, un film engoncé
En décembre 2015, j'ai découvert au cinéma Star Wars : Episode VII - Le Réveil de la Force. Le film proposait une nouvelle génération de héros : Poe, Rey et Finn en tête, tout en leur faisant croiser les légendes de l'univers de George Lucas que sont Han Solo ou la princesse Leia. Je l'avoue d'emblée, je ne suis pas un fan sacralisant Star Wars, ce sont juste des films que j'aime bien, mais j'y allais quand même avec impatience, et je me suis déplacé à la première séance du mercredi matin de sortie.
En voyant cet épisode VII, j'ai senti le réalisateur J.J. Abrams un peu engoncé par son "fanboïsme" car son scénario, co-signé avec Michael Arndt et Lawrence Kasdan, était handicapé par la présence écrasante des "légendes". Il parvenait malgré tout à garder un équilibre dans le temps d'écran de chacun de ses personnages. On voyait également naître de nouveaux antagonistes, sorte de décalques de méchants précédents de la saga, mais prometteurs. Soit. On attendait de l'épisode VIII qu'il poursuive cette intrigue et... ça ne s'est pas passé comme prévu.
Le début de la tourmente
Je ne suis pas un hater des Derniers Jedi, je n'ai qu'un (enfin deux, mais le second est anecdotique) reproche à faire à son réalisateur et scénariste Rian Johnson : celui d'avoir cassé les jouets sans proposer de nouveaux enjeux pour l'épisode IX, qui était déjà annoncé et daté. En choisissant de jeter au feu l'aspect "pantoufles pour fan" que pouvait avoir le 7ème film, il ne fallait pas également omettre de lui fournir de nouvelles chaussures.
Officiellement, la trilogie a été imaginée main dans la main avec une collaboration entre les réalisateurs. Pourtant, Colin Trevorrow, qui travaillait depuis plusieurs années sur l'épisode IX, voit son scénario refusé par Lucasfilm et quitte le projet. Abrams est rappelé en catastrophe pour essayer de recoller les morceaux. Il repart avec pour seul enjeu la lutte de la Résistance envers le Premier Ordre, et pas d'antagoniste, puisqu'il ne restait que Kylo Ren et que Lucasfilm/Disney ne veut pas en faire un méchant.
Avec le temps, le scénario de Trevorrow est arrivé en ligne et il aurait parfaitement pu prendre la suite de l'épisode VIII tel que nous le connaissons... Si Kylo avait pu rester méchant. La décision stratégique de rejeter ses idées aura précipité la saga dans un trou noir. L'épisode IX se tourne donc en catastrophe pour tenir sa date initialement prévue.
Entretemps, le spin-off sur la jeunesse d'Han Solo, qui a connu un revirement total après le licenciement de ses réalisateurs, a été très mal reçu tant dans sa proposition finale que dans la manière dont il a été fabriqué, l'épisode VIII a tendu les fans de Lucas et tout le monde sait que Trevorrow a été viré et qu'Abrams va faire ce qu'il peut sur le prochain. Contexte tendu, donc.
L'épisode IX, un film malade
Selon moi, L'Ascension de Skywalker est plombé par un scénario vu et revu reposant non pas sur un mais deux MacGuffins, puisqu'il faut percer le mystère inscrit sur une dague, mais les personnages perdent cet objet, partent le récupérer, puis grâce à lui, traquent des reliques.
Ajoutez à cela le retour d'un méchant qui a perdu toute sa superbe (Palpatine) et des effets spéciaux laissant parfois à désirer, notamment l'affrontement entre Rey et Kylo dans une tempête, qui méritait vraiment mieux. A partir du moment où Rey n'était pas prévue pour passer du côté obscur, la rédemption de Ren est une autre absence de risque décevante.
Le temps de la cicatrisation
Même si elles restent hautes, les recettes des films vont aller en décroissant, de 2 milliards pour le 7 à 1,3 milliard pour le 8 et 1 milliard pour le 9. En six ans, Lucasfilm a cherché à développer de nouveaux longs métrages avec beaucoup de réalisateurs : Taika Waititi, James Mangold, Rian Johnson, Dave Filoni ou encore Patty Jenkins. Un film centré sur Rey devait lui aussi voir le jour, mais il a perdu son scénariste en octobre et ne donne pas de nouvelles depuis.
En parallèle, de nombreuses séries ont été produites de qualité variable d'après leurs notes AlloCiné de Andor (4,2 sur 5) à Mandalorian (4,3) pour les plus aimées, au Livre de Boba Fett (3,2) à Obi-Wan Kenobi (3,4) en passant par Ahsoka (3,6), Skeleton Crew (3,2) et The Acolyte (2,4). Sans compter les projets d'animation. Je ne les ai pas toutes vues, mais Mandalorian commence à sérieusement tourner en rond et Boba Fett comme Obi-Wan ont été pour moi d'énormes déceptions.
Vers l'infini, et au-delà ?
La Star Wars Celebration 2025 a pu officialiser les lancements d'un film Mandalorian avec Pedro Pascal et d'un projet Starfighter avec Ryan Gosling, qui espèrent redonner de l'enthousiasme aux fans. Je vais suivre ça de près... et vous ?
publié le 4 mai, Corentin Palanchini, Allociné