Il y a 57 ans, la séquence d'ouverture de ce film était à la hauteur du chef d'œuvre qui allait suivre

© MGM
Retour sur les premières minutes du film de Stanley Kubrick "2001, l'odyssée de l'espace" et la remarquable parabole qu'il offre sur les débuts de l'humanité.
Si l'introduction des Deux tours, de Gladiator ou de Casino Royale ont marqué les spectateurs, la séquence d'ouverture qui suit est restée dans les mémoires de tous ceux qui l'ont vu, même des décennies plus tard, et qu'ils aient aimé le film ou non. Car c'est un long métrage que l'on adore ou que l'on déteste.
Un début en fanfare
Des trompettes commencent quelques notes montantes, puis des violons et violoncelles et un coup de cymbales viennent sonner comme un coup d'éclat. Puis le morceau reprend du début, accompagné cette fois de roulements de tambours avec, en plus des instruments à cordes, les trompettes qui s'ajoutent. C'est le morceau Ainsi parlait Zarathoustra signé Richard Strauss.
A l'image, on voit un soleil caché derrière une planète. C'est la Terre. S'ensuivent des plans fixes de nature puis la présence de singes. Ces derniers s'organisent en groupes distincts et la seule force de dissuasion est alors l'intimidation. Cette séquence d'ouverture place aussi les singes face à un étrange monolithe arrivé comme par magie et qu'ils se mettent à adorer.
Soudain, l'un des singes s'empare d'un os et se rende compte qu'il peut casser des choses s'il tape suffisamment fort avec. La violence définit notre espèce selon Kubrick, car les singes que l'on nous montre sont nos ancêtres. Le singe lance l'os en l'air, il tournoie sur lui-même avant de retomber et de se transformer en vaisseau spatial. L'odyssée de l'espèce dans son raccourci le plus court. L'odyssée de l'espace, elle, peut commencer.
Pourquoi le film a eu une telle influence
2001, l'odyssée de l'espace est l'un des films majeurs de la fin des années 1960 en ce qu'il a inspiré la génération de cinéastes qui a éclos aussitôt après, de Steven Spielberg à George Lucas, en passant par Martin Scorsese. Ses effets spéciaux (signés entre autres Con Pederson, Wally Veevers et Douglas Trumbull) étaient révolutionnaires et expérimentaux, et ont fait avancer le champ des possibles.
Le film laissera cependant plus d'un spectateur sur le carreau par son aspect contemplatif, son absence de construction scénaristique traditionnelle et sa conclusion laissée à l'interprétation du public. 2001 sera un échec en salles à sa sortie, ne se rentabilisant qu'avec les années et ses ressorties successives.
publié le 23 avril, Corentin Palanchini, Allociné