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Il y a 65 ans, la scène d'ouverture de ce western annonçait déjà un classique du genre

© MGM

Ce western est un classique dès sa scène d'ouverture, à tel point qu'il a donné naissance à trois suites et un remake.

Qu'il s'agisse de la science-fiction avec Blade Runner, du film d'horreur Scream, du film d'espionnage Casino Royale ou du film de guerre Croix de fer, les scènes d'ouverture culte ne manquent pas dans le milieu du cinéma, et un autre genre n'échappe pas à la règle : le western !

Si on vous avait déjà partagé cette ouverture mythique, celle d'un autre western mérite d'être redécouverte. Sorti en 1960, Les Sept mercenaires proposait une introduction parfaite pour son sujet, souvenez-vous (ou découvrez-la) :

Sale temps au Mexique

Des villageois mexicains travaillent sur des épis de maïs. Ils interrompent leur labeur lorsqu'une troupe de cavaliers approche. Ils sont une cinquantaine. La musique, jusqu'alors une paisible balade à la guitare devient une succession de coups de tambours et de cuivre. Ils n'annoncent pas une bonne nouvelle.

Le meneur de ces mexicains surarmés s'arrête pour saluer un certain Sotero qu'il présente comme son ami. L'homme se laisse enlacer les bras ballants, indiquant que cette amitié n'est pas réciproque. Les mexicains se servent chez l'habitant et pillent sans tirer un coup de feu. Les villageois tentent de résister mais cèdent face à la menace.

Sotero constate le peu de foi de ces bandits, qui selon leur chef, se veulent pourtant pieux et regrettent le fait que la religion se perde. Le chef ne laisse pas passer cette pointe d'ironie et distribue une paire de claques à celui qu'il présentait comme son ami. Il reproche au village de ne plus avoir autant à donner à ses hommes. Déçu, il s'apprête à repartir.

Un méchant charismatique

Un paysan, Rafael, tente de s'insurger et attaque en brandissant une serpe : il est abattu froidement. Les truands repartent, mais leur chef avertit déjà : il reviendra. Mais qui pourrait stopper une bande de 50 bandits armés jusqu'aux dents ? Les villageois ne s'imaginent pas y arriver avec leurs serpes, comme l'a prouvé le pauvre Rafael. Ils sont désespérés.

L'enjeu du film est brillamment posé et cette scène décrit la menace qui pèse sur ces villageois et leur impuissance face à ce souci avec une efficacité d'écriture et d'acting qui mérite d'être soulignée. Le chef des méchants, interprété avec justesse par Eli Wallach, et dont nous apprendrons plus tard qu'il s'appelle Caldera, est l'un des pires bandits que le western ait connu, tout en ayant un bagout certain qui rappelle le personnage incarné par Anthony Quinn dans Vaquero (1953).

A voir cette scène d'ouverture, on pourrait soupçonner Les Sept mercenaires de nous présenter les Mexicains en victimes sauvées par les sept Américains sans peur et sans reproche, mais il n'en sera rien. Les mercenaires ont tous des failles, et finalement, ce sont les villageois eux-mêmes qui donneront une leçon de vie à leurs "sauveurs". Une séquence tout à fait formidable, qui a rendu son méchant iconique.

Le film aura trois suites : Le Retour des Sept (1966), Les Colts des Sept mercenaires (1969) et La Chevauchée des Sept Mercenaires (1972), une série de deux saisons avec Eric Close (1998 - 2000) et un remake en 2016, porté par Chris Pratt et Denzel Washington.

publié le 19 mai, Corentin Palanchini, Allociné

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