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Inspiré d'une incroyable histoire vraie, ce thriller immersif est à voir d'urgence sur Netflix

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Noté 3,9 sur 5 par les spectateurs d'AlloCiné, ce huis clos immersif récompensé aux César est inspiré d'une incroyable histoire vraie. (Re)découvrez "Le Procès Goldman" sur Netflix.

© Séverine Brigeot

C'est l'un des plus grands procès des années 1970 et il est raconté dans un huis clos immersif et poignant noté 3,9 sur 5 par les spectateurs d'AlloCiné. Ce long-métrage puissant inspiré d'une histoire vraie avait attiré plus de 350 000 Français dans les salles obscures. Et vous pouvez désormais le (re)découvrir sur Netflix.

En novembre 1975, débute le deuxième procès de Pierre Goldman, militant d'extrême gauche, condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes.

Il clame son innocence dans cette dernière affaire et devient en quelques semaines l'icône de la gauche intellectuelle. Georges Kiejman, jeune avocat, assure sa défense. Mais très vite, leurs rapports se tendent. Goldman, insaisissable et provocateur, risque la peine capitale et rend l'issue du procès incertaine.

Un des plus grands procès des années 70 raconté dans un huis clos immersif

Récompensé du César du meilleur acteur en 2024, Arieh Worthalter incarne avec justesse cette figure politique provocatrice et énigmatique qui a divisé la France dans Le Procès Goldman, réalisé par Cédric Kahn (Roberto Succo, Une vie meilleure, La Prière).

Inspiré par le livre Souvenirs obscurs d'un juif polonais né en France de Pierre Goldman qu'il a lu "il y au moins 15 ou 20 ans", le réalisateur nous plonge dans un huis clos immersif, aussi étouffant et passionnant - et tourné en 4/3 -, qui décortique les passions déchaînées des différents protagonistes liés de près ou de loin à l'affaire. "L'esprit du film, c'est de la captation", nous a expliqué Cédric Kahn, rencontré à l'occasion de la Quinzaine des Cinéastes.

"Souvent, je trouvais que les meilleures prises, c'étaient les premières. Puis après, il y avait des choses qui revenaient. Il y a eu les réactions du public qui étaient très spontanées dans les premières prises. Et puis, il y avait aussi une bagarre pour s'imposer, parce que les acteurs étaient dans une sorte d'arène. Et finalement, les acteurs ne jouaient pas pour la caméra, c'est elle qui choppait le direct".

Outre la mise en lumière de l'un des plus grands procès des années 1970, Le Procès Goldman est aussi le théâtre de formidables joutes verbales brillamment écrites et intensément lancées par Arieh Worthalter et Arthur Harari (Onoda - 10 000 nuits dans la jungle), dans les chaussures sensibles du jeune avocat Georges Kiejman.

Tout l'enjeu du récit se situe dans le cadre du procès et le long-métrage fait fi de fioritures de mise en scène ou de structure narrative complexe. Le réalisateur nous positionne en tant que témoin d'un procès qui marquera une époque.

Plus que le portrait d'un homme qui clame son innocence (uniquement pour les faits de meurtres), le film dépeint les complexités d'une figure - sorte de mythe de la gauche intellectuelle - qui dénonce, à travers son statut, qu'il voudrait de martyr, les dérives d'une police-justice des années 1970 que l'on peut facilement mettre en parallèle avec celles de notre société contemporaine.

"C'est intéressant. C'est à la fois triste et joyeux parce qu'on dramatise toujours l'instant. Puis on se rend compte que l'époque présente ressemble à l'époque d'avant, qui ressemble elle-même à l'époque d'avant. Donc, il y a quelque chose qui est intrinsèque à la nature humaine.

Je sens que le temps n'a pas bougé. Finalement, il y avait aussi deux France qui s'affrontaient dans ce procès. La fiction, c'est du réel, mais le réel devient de la fiction."

Propos recueillis par Mégane Choquet le 18 mai 2023 à Cannes.

Le film "Le Procès Goldman" est disponible sur Netflix.

publié le 27 juillet, Mégane Choquet, Allociné

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