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"J'ai refusé" : ce grand réalisateur a osé dire non deux fois à Clint Eastwood

© Universal Pictures

Clint Eastwood a demandé deux fois à l'un des plus grands réalisateurs du monde s'il souhaitait retravailler avec lui, mais il a essuyé deux refus.

Contrairement à une idée reçue, après la "trilogie du dollar" qui l'a rendu célèbre avec son poncho sur les épaules et son cigarillo au coin de la bouche, Clint Eastwood a tenté à plusieurs reprises de tourner à nouveau avec le réalisateur Sergio Leone, qui lui avait permis d'être à jamais iconisé en star de western.

"Très vite, il m'a proposé de le mettre en scène"

D'ailleurs, et ce n'est pas un hasard, les deux projets qu'il a proposé au metteur en scène italien étaient des westerns, mais ce dernier les a refusé, et explique pourquoi dans les pages de Conversations avec Sergio Leone de Noël Simsolo :

"[Le Bon, la Brute et le Truand] connut un succès phénoménal aux États-Unis. Et Clint devint une star. Alors, il est retourné dans son pays. Très vite, il m'a proposé de le mettre en scène dans Pendez-les haut et court. J'ai refusé. C'est Ted Post qui fit la mise en scène. Clint le connaissait depuis Rawhide."

Leone est bien renseigné, puisque Ted Post avait en effet réalisé 24 épisodes de la série western entre 1959 et 1964. Pendez-les haut et court n'est donc pas devenu un western italien mais bien américain, teinté d'un attrait pour une violence sèche et réaliste et d'une bande originale inspirée d'Ennio Morricone qui rappelait son cousin transalpin. Pour un budget estimé à 1,6 millions, le film en rapportera 6.

Deuxième tentative, deuxième refus

Eastwood retentera une seconde fois de retravailler avec Leone, mais à nouveau, se prendra un mur, comme cette journée de 1969 où il fait suivre au metteur en scène italien un scénario :

"Plus tard, il m'a fait parvenir le script de Sierra torride. Dès les cinq premières pages, j'avais compris que la nonne était une prostituée. Alors, ce n'était pas la peine de faire le film. Don Siegel s'en est chargé..." Cette fois, et même s'il était porté par le talent indéniable de son actrice principale, le film sera un échec, rapportant 5 millions pour un budget de 4 millions.

Leone conclut, philosophe : "En fin de compte, il valait mieux que chacun de nous poursuive sa route. La séparation était nécessaire. Depuis plusieurs années, je savais que Clint allait devenir une superstar."

publié le 2 mai, Corentin Palanchini, Allociné

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