James Bond : quel avenir après le départ des producteurs historiques ?

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Il y a 15 jours les producteurs historiques de la saga 007 cédaient le contrôle créatif de la franchise à Amazon. Quel avenir pour James Bond ? The Hollywood Reporter révèle les séries sur lesquelles le géant du streaming aimeraient lancer.
Le 20 février dernier, les gardiens de l'héritage Bond, Barbara Broccoli et son demi-frère Michael G. Wilson (les enfants du producteur d'origine de la saga 007, Albert R. Broccoli), ont finalement cédé. Après des décennies à protéger l'empire de leur père, les héritiers de EON Productions ont surpris le monde du 7e Art en cédant le contrôle créatif de la franchise au studio Amazon. Ils restent en revanche co-détenteurs des droits, grâce à une entreprise commune formée avec Amazon MGM.
En 2022, Amazon avait acheté MGM, la maison d'origine de James Bond, pour 8,5 milliards de dollars, principalement pour mettre la main sur la propriété intellectuelle de 007 et en faire un univers connecté à Marvel, avec des spin-offs télévisés. Pourtant, depuis trois ans, rien ne semblait avancer. Barbara Broccoli et Michael G. Wilson souhaitaient en effet se concentrer sur la saga-mère et des longs métrages exclusivement destinés aux salles de cinéma.
Une opposition qui ne semblait pas trouver d'issue et commençait à jouer sur la patience des producteurs. Ainsi, lorsque Michael G. Wilson, 83 ans, a décidé de prendre sa retraite, Barbara Broccoli, 64 ans, a choisi de se mettre en retrait.
Un milliard de dollars pour le contrôle créatif de James Bond
The Hollywood Reporter explique aujourd'hui dans un long papier : "Après trente ans de films Bond, Barbara Broccoli n'avait plus le courage ni l'endurance nécessaires pour mener à bien les interminables batailles de studios ou les marathons de production qui duraient des années, et certainement pas seule. Tout s'est joué en décembre, un mois après que Broccoli et Wilson ont reçu le Thalberg aux Governors Awards.
The Wall Street Journal a alors publié un article détaillant la situation glaciale entre Amazon et les Broccoli, précisant que Barbara aurait dit à des amis que les dirigeants d'Amazon étaient des "putains d'idiots". Comme on pouvait s'y attendre, ces mots choisis n'ont pas été du goût du PDG d'Amazon, Jeff Bezos. Il a lu sa citation dans le Journal, a pris son téléphone et a dit : "Je me fiche de ce que ça coûte, débarrassez-vous d'elle", décrit un initié qui confirme que Bezos a fini par payer près d'un milliard de dollars pour la franchise."
Je me fiche de ce que ça coûte, débarrassez-vous d'elle. Le PDG d'Amazon a ainsi payé un milliard de dollars pour que Barbara Broccoli et Michael G. Wilson cèdent à Amazon MGM Studios le contrôle créatif de la franchise James Bond.
Vers un renouveau de la saga 007 ?
Avec la mise en retrait des garants de 007, les projets du géant du streaming redeviennent possibles. Le magazine américain révèle qu'Amazon avait proposé aux producteurs historiques des séries spin-offs sur des figures emblématiques de la saga : Moneypenny, la secrétaire du MI6, et Felix Leiter, l'ami de James Bond à la CIA, ainsi qu'une série "impliquant un agent secret". Si les producteurs avaient balayé d'un revers de la main ces séries, il est désormais possible qu'Amazon finisse par produire ces programmes.
Côté cinéma, rien de bien nouveau, excepté le retour de la rumeur de Christopher Nolan à la mise en scène d'un film James Bond. Lors de la promotion d'Inception, le réalisateur anglais clamait son amour pour 007, mais le refus de Barbara Broccoli et Michael G. Wilson de lui accorder le "final cut" a empêché le metteur en scène d'Oppenheimer, désireux d'avoir le contrôle de chaque projet, de réaliser son rêve.
Une page se tourne donc pour la saga James Bond. Après des décennies sous la houlette des héritiers d'Albert R. Broccoli, la franchise entre dans une nouvelle ère, celle d'Amazon et de sa vision plus expansive de l'univers 007. Un défi de taille pour le géant du streaming, qui devra prouver que l'espion britannique peut survivre à ses créateurs historiques sans perdre son âme.
publié le 8 mars, Laëtitia Forhan, Allociné