Tout commence une nuit, à 2h17 du matin. Dix-sept enfants d'une même classe disparaissent en même temps. Les caméras de surveillance filment les seules preuves existantes : tous quittent leur maison en courant, les bras écartés, laissant derrière eux aucune trace.

Évanouis écrit et réalisé par Zach Cregger (Barbare) s'ouvre avec une multitude de questions : où sont allés les enfants ? Pour quoi faire ? Sont-ils encore vivants ? Et surtout, qui se cache derrière cette disparition ? Les spectateurs ne sont pas au bout de leurs surprises et il est difficile de parler de ce film sans en révéler les réponses.

La promotion d'Évanouis reprenait la même formule que celle du Projet Blair Witch en 1999 : un site internet, MaybrookMissing.com, contenant de faux articles, a été spécialement créé pour susciter la curiosité du public. Le résultat est-il à la hauteur ?

Conte horrifique

Le long métrage de Zach Cregger multiplie de nombreux points communs avec Prisoners de Denis Villeneuve : une petite ville, des disparitions, un père à fleur de peau - joué par Josh Brolin - et un bouc émissaire. Ici, tous les doigts sont pointés vers Justine (Julia Garner), la maîtresse des enfants. Mais très vite, il devient évident que la jeune femme est innocente et le film prend une autre tournure.

"J'ai commencé à écrire Évanouis pendant que je travaillais sur Barbare, révèle Zach Cregger à AlloCiné. Je l'ai écrit très, très vite. Ça m'a pris environ un mois et demi. J'avais cette idée des disparitions et le reste est venu en cours de route."

Divisé en plusieurs chapitres - chacun s'intéresse à un point de vue des différents protagonistes -, Évanouis puise dans l'univers des contes et des codes du fantastique, flirtant avec le monde de Stephen King.

Un personnage destiné à devenir culte

Terrifiant, le film met en scène un personnage - absent des bandes-annonces donc nous tairons son nom - qui pourrait se transformer en costume d'Halloween. Ses vêtements, sa voix, son regard... Tout a été pensé pour créer un antagoniste susceptible de devenir culte dans le monde de l'horreur.

Surtout, Évanouis aime cultiver le mystère. Si le film apporte de nombreuses réponses aux spectateurs, il leur laisse aussi la liberté de se fabriquer leur propre histoire. "J'avais ajouté beaucoup plus d'éléments dans ma première version, puis j'ai décidé de les enlever, ajoute le cinéaste. Souvent, moins on en sait, mieux c'est."

En version originale, Évanouis se nomme Weapons - armes en anglais. Un titre qui ajoute du mystère au mystère et apporte une dimension engagée à l'histoire, quand on connait la législation des armes à feu aux États-Unis. Néanmoins, le réalisateur écarte tout discours politique :

"Ce film n'essaie pas de faire le moindre commentaire social ou politique, mais ce mot me semble tellement provocateur pour notre époque, je voulais qu'il vous amène à vous poser des questions et à interroger l'histoire sous un nouvel angle."

Évanouis devrait sans aucun doute faire parler les cinéphiles dès sa sortie et devenir une nouvelle source de cauchemars.

Propos recueillis par Thomas Desroches, à Paris, le 22 juillet 2025.

Évanouis, actuellement au cinéma