Divertissements

"Ne plaisante pas avec la Seconde Guerre mondiale" : il y a 46 ans, Spielberg livrait son plus mauvais film... John Wayne avait même refusé de jouer dedans !

temps de lecture  3 minutes

Avant de devenir le maître du cinéma de guerre, Steven Spielberg signait en 1979 son projet le plus raté : une comédie militaire oubliée, jugée "anti-américaine" par John Wayne, qui a catégoriquement refusé d'y jouer.

© Zuma Press / Bestimage

Il y a 46 ans, Steven Spielberg réalisait ce qui est considéré comme son pire film, bien loin de l'immense succès qu'il allait connaître plus tard avec ses œuvres consacrées à la Seconde Guerre mondiale. Ce long-métrage, sorti presque 2 décennies avant Il faut sauver le soldat Ryan, a déçu critiques, spectateurs et John Wayne, et est aujourd'hui largement oublié.

Une tentative maladroite entre humour et guerre

En 1979, alors que Spielberg n'était encore qu'au début de son parcours mais avait déjà marqué les esprits avec Les Dents de la mer, Rencontres du troisième type ou encore Duel, il s'aventurait dans un registre inédit : la comédie militaire. Le film 1941 était une parodie mêlant humour et événements historiques, racontant une attaque japonaise fictive sur Los Angeles juste après Pearl Harbor - et débutait même par une scène parodique de l'introduction culte des Dents de la Mer, remplaçant le requin par un sous-marin ennemi.

Dan Aykroyd et John Belushi, célèbres pour leurs rôles dans Les Blues Brothers, en étaient les têtes d'affiche, accompagnés notamment de John Candy, Mickey Rourke, Donovan Scott, Treat Williams, Ned Beatty ou encore Christopher Lee.

Pourtant, ce projet ne rencontra pas le succès escompté : il fut un échec critique et commercial, recevant des notes très basses et décevant le public. Ce raté demeure la plus mauvaise note obtenue par un film de Spielberg sur notre site, avec une moyenne de 3 étoiles sur 5.

John Wayne : un refus emblématique

L'échec de 1941 a été largement éclipsé par les chefs-d'œuvre suivants du réalisateur, notamment dans le domaine de la guerre. Mais ce projet avait une histoire particulière : Steven Spielberg avait initialement voulu engager John Wayne pour un rôle important dans le film.

"Je pensais qu'il serait génial pour jouer le Général Stilwell", avait confié Spielberg lors d'un entretien avec Entertainment Weekly.

L'icône du western, connu pour ses convictions patriotiques, déclina pourtant l'invitation, jugeant le ton du film trop léger et irrespectueux envers un conflit qui avait coûté la vie à des milliers d'Américains.

"Il était très curieux, alors je lui ai envoyé le scénario," a expliqué le réalisateur. "Il m'a appelé le lendemain et m'a dit que pour lui, c'était un film très anti-américain, et que je ne devrais pas perdre mon temps à le réaliser. Il m'a dit : 'Tu sais, c'était une guerre importante, et tu te moques d'une guerre qui a coûté des milliers de vies à Pearl Harbor. Ne plaisante pas avec la Seconde Guerre mondiale.'"

Selon John Wayne, il était déplacé de tourner en dérision un épisode aussi grave que la Seconde Guerre mondiale, particulièrement les attaques de Pearl Harbor, et le film ne méritait donc pas d'être réalisé.

Une évolution vers la maîtrise et le respect

Depuis, Steven Spielberg a profondément changé d'approche. Il a livré des œuvres puissantes et sérieuses du conflit, devenues des références, comme La Liste de Schindler en 1993 et Il faut sauver le soldat Ryan en 1998, qui ont toutes deux remporté plusieurs Oscars, ou encore Empire du soleil, lui-même nommé pour 6 statuettes par l'Académie. Il a aussi produit des séries particulièrement acclamées, telles que Frères d'armes et L'Enfer du Pacifique, et plus récemment Masters of the Air sur AppleTV+, qui retracent avec justesse et sévérité les combats des forces américaines durant la guerre.

Finalement, ce premier faux pas ne reflète en rien la carrière d'un cinéaste qui a su, au fil des décennies, traiter la Seconde Guerre mondiale avec la gravité et la profondeur qu'elle mérite.

(Re)découvrez la bande-annonce de son dernier projet en date sur le sujet : la série Masters of the Air, disponible sur AppleTV+...

publié le 31 août, Aude Mackau, Allociné

Liens commerciaux