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Nouveau sur Netflix : ce film aux 5 millions d'entrées est le phénomène italien de 2024

© TOBIS Film GmbH

"Il reste encore demain" est le film qui a captivé l'Italie en 2024, avec plus de 5 millions de spectateurs en salles, dépassant des blockbusters.

Un succès inattendu

Le film Il reste encore demain de Paola Cortellesi a fait sensation en Italie, attirant pas moins de 5 millions de spectateurs dans les salles. Ce succès fulgurant a permis au film de coiffer au poteau des locomotives du box-office tels qu'Oppenheimer et Barbie.

L'histoire se déroule en 1946 et suit le quotidien d'une mère de famille romaine, jouée par Paola Cortellesi elle-même. Et contre toute attente, son film a touché le public transalpin en plein cœur. La réalisatrice décrit son œuvre comme un film "contemporain se déroulant dans le passé", ce qui contribue à sa résonance actuelle.

De quoi parle Il reste encore demain ?

"Mariée à Ivano, Delia, mère de trois enfants, vit à Rome dans la seconde moitié des années 40. La ville est alors partagée entre l'espoir né de la Libération et les difficultés matérielles engendrées par la guerre qui vient à peine de s'achever. Face à son mari autoritaire et violent, Delia ne trouve du réconfort qu'auprès de son amie Marisa avec qui elle partage des moments de légèreté et des confidences intimes.

Leur routine morose prend fin au printemps, lorsque toute la famille en émoi s'apprête à célébrer les fiançailles imminentes de leur fille aînée, Marcella. Mais l'arrivée d'une lettre mystérieuse va tout bouleverser et pousser Delia à trouver le courage d'imaginer un avenir meilleur, et pas seulement pour elle-même."

La thématique du patriarcat et des violences faites aux femmes trouve un écho particulier dans le contexte sociétal italien. Un drame récent, celui du féminicide de Giulia Cecchettin, a sensibilisé le public à ces questions, rendant le film d'autant plus percutant. Cette résonance avec une actualité dramatique explique en grande partie son immense succès.

Une esthétique forte

L'approche esthétique du film, tourné en noir et blanc, évoque le néoréalisme italien, véritable âge d'or du cinéma de l'autre côté des Alpes, ce qui permet de montrer la brutalité de la vie quotidienne.

Une scène marquante illustre cette violence, où la protagoniste prend une gifle dès le matin, symbole d'un véritable cycle de maltraitance. La réalisatrice utilise aussi des éléments visuels, comme l'élargissement du cadre lorsque la femme sort de chez elle, une manière d'illustrer son désir de liberté.

L'humour, bien que présent dans des moments de légèreté, sert aussi de bouclier face à la violence omniprésente. Paola Cortellesi évoque comment les femmes des générations précédentes ont intégré cette violence comme une norme, sans toutefois manquer d'ironie comme une stratégie de survie.

En somme, un film avec une portée universelle, disponible dès aujourd'hui sur Netflix.

publié le 13 juin, Emilie Semiramoth, Allociné

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