Sorti en salles le 3 novembre 2021, Les Eternels introduisait une nouvelle famille de super-héros Marvel, le tout dirigé par la réalisatrice oscarisé Chloé Zhao. Sur le papier, le projet avait toutes les cartes en main pour être un succès, porté par un casting prestigieux : Angelina Jolie, Salma Hayek, Richard Madden, Kit Harington ou encore Barry Keoghan.

Un échec marquant

Fort d'un bugdet monstrueux estimé à plus de 200 millions de dollars a été un échec cuisant pour La Maison des Idées, ne rapportant que 400 millions de billets verts à l'international. En France, il a attiré 1,7 million de spectateurs, ce qui est peu pour un blockbuster de cette envergure.

Résultat : Marvel a serré la vis et on n'a plus jamais revu Les Eternels au cinéma. Reviendront-ils pour la grande réunion Avengers Doomsday en décembre 2026 ? Rien n'est moins sûr ! La cinéaste Chloé Zhao, qui avait pris en charge cette super-production après le triomphe de Nomadland, est revenue récemment sur cette amère expérience.

Si le public a boudé Les Eternels, la presse a aussi été très critique envers cet opus du MCU. Cependant, Chloé Zhao ne regrette rien et assume complètement ; elle considère le film comme un pont essentiel entre ses oeuvres précédentes et celle qu'elle défend en ce moment : Hamnet.

"Les Eternels m'a préparée pour Hamnet car c'est de la création d'univers. Avant ça, je n'avais réalisé que des films ancrés dans le monde réel. J'ai aussi appris ce qu'il fallait faire et ne pas faire, ce qui est réaliste et ce qui ne l'est pas", explique d'abord la réalisatrice, interrogée par Vanity Fair.

Trop d'argent ?

"Les Eternels disposait de grandes ressources et d'une quantité illimitée d'argent. Sur Hamnet, nous avons un seul coin de rue que nous pouvons nous permettre, pour représenter Stratford. Les Eternels n'avait pas beaucoup de contraintes ni de limites, ce qui est en fait assez dangereux. Comme nous n'avons que ce coin de rue dans Hamnet, tout prend soudainement un sens", analyse Chloé Zhao.

Les Eternels n'avait pas beaucoup de contraintes ni de limites, ce qui est en fait assez dangereux. Les propos de la cinéaste rejoignent ceux de Jackie Chan en juin dernier, à propos de la saga Rush Hour : "Pour le premier Rush Hour : peu d'argent, peu de temps. Nous l'avons tourné comme ça : Allez, go, go, go ! Le second : beaucoup d'argent, beaucoup de temps. Le troisième : trop d'argent, trop de temps. Trop d'argent ne sert à rien", avait déclaré l'acteur.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, avoir un budget illimité n'est pas forcément synonyme de créativité exacerbée. Selon Zhao et Chan, c'est de la contrainte que naissent les meilleures idées. C'est une belle leçon à méditer. En tout cas, la réalisatrice sera bientôt de retour avec Hamnet, emmené par Paul Mescal, Jessie Buckley et Emily Watson.

Il s'agit de l'adaptation du roman de Maggie O'Farrell paru en 2020 ; il se base sur un événement tragique de la vie de William Shakespeare et son épouse Agnès (la mort de leur fils, sans doute emporté par la peste bubonique). Le recit imagine comment ce drame a inspiré l'une de ses oeuvres les plus célèbres : "Hamlet". La date de sortie française n'a pas encore été révélée.

La bande-annonce :