Sans tête d'affiche, cette comédie française explore des sujets de société avec piquant !

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6 ans après le remarqué "Tout ce qu'il nous reste de la révolution", Judith Davis est de retour avec un film singulier, pensé en troupe avec le collectif L'Avantage du doute. "Bonjour l'asile" sort ce mercredi au cinéma.
De quoi ça parle ?
Jeanne quitte quelques jours le stress de la vie urbaine pour aller voir sa grande amie Elisa, récemment installée à la campagne. Au cœur des bois voisins, un château abandonné devenu tiers-lieu, foisonne d'initiatives collectives. Elisa aimerait s'y investir, mais entre biberons et couches lavables, elle n'en a pas le temps. Jeanne, en militante des villes, n'y voit aucun intérêt. Quant à Amaury, promoteur en hôtellerie de luxe, le château, lui, il veut l'acheter.
Tous trois convergent malgré eux vers ce lieu d'entraide et de subversion... Mais combien de temps cet asile d'aujourd'hui pourra-t-il résister à ce monde de fou ?
Envie d'une comédie française qui sorte des sentiers battus ? Bonjour l'asile devrait vous plaire ! La réalisatrice, scénariste et actrice Judith Davis fait souffler un vent frais sur le cinéma français avec cette comédie pleine d'esprit et d'inventivité. 6 ans après le remarqué Tout ce qu'il me reste de la révolution, Judith Davis est de retour avec un film singulier, au ton piquant et souvent pertinent.
"La sensation de vivre dans une farce invivable"
Le film ne repose sur aucune tête d'affiche (le casting est composé du collectif L'Avantage du doute auquel appartient Judith Davis). Son moteur est l'alchimie qui se dégage de cette troupe, qui peut rappeler par exemple celle des Chiens de Navarre (avec un humour beaucoup moins noir). L'ensemble formé de Claire Dumas, Nadir Legrand, Judith Davis, Mélanie Bestel, Maxence Tual et Simon Bakhouche fait souvent mouche.
Le point de départ du film vient d'un constat assez pessimiste de sa scénariste Judith Davis, avec sa coscénariste Maya Haffar : "la sensation de vivre dans une farce invivable, un "asile à ciel ouvert".
"A cette folie nous sommes confrontés le plus souvent seul.es : son foyer, son couple, son boulot, son fil d'infos... Tout ce qu'il me reste de la révolution, travaillait le même objectif: hisser ces impasses existentielles jusqu'à leur dimension collective. J'y mettais déjà en scène un groupe où quelques personnes essayaient de partager leurs pensées sur le monde."
"On ne sait plus très bien à quoi rêver"
Et d'ajouter : "Bonjour l'Asile dessine ainsi un miroir de nos absurdités, mais il invite aussi à rêver un lieu du possible. La tâche a été rude ! Car bien sûr nos imaginaires sont loin d'être protégés de l'uniformisation généralisée. (...) Même si on sent bien qu'il y a là un rétrécissement préoccupant, on ne sait plus très bien à quoi rêver."
Le film brosse des sujets variés comme la charge mentale, le patriarcat, la maternité, l'écologie, et plus largement des réflexions d'ordre psychologique.
publié le 26 février, Brigitte Baronnet, Allociné