The Phoenician Scheme : après The Grand Budapest Hotel et L'Île aux chiens, rencontrez la fine équipe rassemblée par Wes Anderson pour son nouveau film
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Après The Grand Budapest Hotel, L'Île aux chiens ou encore Asteroid City, Wes Andersonfait son grand retour avec The Phoenician Scheme, déjà en salle. Projeté lors du dernierFestival de Cannes, le film fait la part belle à sa distribution étoilée !
© TPS Productions/Focus Features
Un projet absolument fou, en compétition pour la Palme d'Or
Une fois n'est pas coutume, le dernier long métrage du célèbre Wes Anderson concourait au Festival de Cannes pour la prestigieuse Palme d'Or. Une quatrième itération pour le réalisateur, dont trois projets avaient déjà été inscrits en compétition : Moonrise Kingdom (2012), The French Dispatch (2021) et Asteroid City (2023).
Depuis son premier film, Bottle Rocket (1996), les cinéphiles sont devenus familiers avec son style si reconnaissable, mais pourtant inimitable : plans fixes et maquettes, écriture mêlant poésie et absurde, composition originale signée Alexandre Desplats et, bien sûr, distribution étoilée rassemblant les plus grands noms du cinéma moderne. De Bill Murray à Léa Seydoux en passant par Willem Dafoe, Wes Anderson possède son groupe d'habitués, régulièrement complété par de nouveaux interprètes. Et une fois encore, le réalisateur peut compter sur une distribution folle, aussi démesurée que le projet éponyme.
Sorties, news, interviews... Retrouvez toute l'actualité des films Indés The Phoenician Scheme est avant tout le projet d'Anatole "Zsa-zsa" Korda, industriel énigmatique parmi les hommes les plus riches d'Europe, dont les activités commerciales, complexes à l'extrême et d'une redoutable brutalité, ont fait la cible non seulement de ses concurrents, mais aussi des gouvernements mondiaux et, par conséquent, des tueurs à gages qu'ils emploient.
Korda est aujourd'hui engagé dans la phase ultime d'un projet aussi ambitieux que déterminant pour sa carrière : le Projet Korda d'infrastructure maritime et terrestre de Phénicie, vaste opération d'exploitation d'une région depuis longtemps laissée à l'abandon, mais au potentiel immense. Le risque financier et personnel est vertigineux ; les menaces contre sa vie constantes. C'est à ce moment précis qu'il décide de nommer et de former sa successeure : Liesl, sa fille de vingt ans (aujourd'hui nonne), qu'il a perdue de vue depuis plusieurs années.
Pour mener à bien ce projet pharaonique, aussi fou que celui de son personnage principal, Wes Anderson peut heureusement compter sur sa distribution, qui allie têtes d'affiche légendaires et sang neuf. Tour d'horizon des protagonistes de The Phoenician Scheme avant de découvrir le long métrage en salle !
Un trio de tête éclectique mais complémentaire
Récompensé aux Oscars et à Cannes pour ses rôles dans Traffic et Che, célèbre pour Usual Suspect, Sin City ou encore Sicario, le comédien hispano-américain Benicio Del Toro était déjà apparu chez Wes Anderson, dans l'un des tableaux de The French Dispatch. Plus que satisfait de leur collaboration, le cinéaste lui offre avec The Phoenician Scheme un premier rôle démesuré, entre géniale omnipotence et absurdité folle.
Personnage inclassable, Anatole "Zsa-zsa" Korda pourrait être le héros d'une nouvelle kafkaïenne autant qu'un antagoniste de la saga James Bond. Esthète passionné, milliardaire décomplexé, Zsa-zsa est prêt à tout pour mener à bien le projet Korda - ou "Phoenician Scheme" pour le spectateur -, une entreprise aussi démesurée que son personnage.
Mais ses ambitions font de plus en plus de jaloux et d'inquiets. Son plan, en cas d'assassinat impromptu ? Faire de son unique fille, qu'il n'a pas vue depuis qu'elle était une enfant, sa successeure. Mais à 21 ans, Liesl, orpheline de mère, est très pieuse et s'apprête à prononcer ses vœux pour s'engager dans les ordres religieux. Pour camper la jeune femme, dont le spectateur épouse le point de vue, Wes Anderson a donné sa chance à une comédienne de 24 ans seulement, encore peu connue du grand public. Et pourtant, le talent de Mia Threapleton n'a d'égal que la grandeur de son héritage, puisque la jeune comédienne n'est autre que la fille... de Kate Winslet elle-même !
Si la relation de Liesl et de Zsa-zsa est pour le moins chaotique - puisque père et fille se connaissent peu et que la seconde est persuadé que le premier a assassiné sa mère, accusation dont il devra se prouver innocent -, un troisième élément vient compléter ce binôme et y apporter une touche de fraîcheur et d'humour bienvenue : Bjorn Lund.
Comme son nom semble l'indiquer, le jeune homme est d'ascendance norvégienne et sert de précepteur au personnage incarné par Benicio Del Toro. Zsa-zsa adorant se cultiver, il n'est pas une minute qui ne serve d'apprentissage : d'un vol en jet privé à un repas de famille, Zsa-zsa compte sur Bjorn pour lui enseigner les sciences dont il est spécialiste, à commencer par l'entomologie. Mais celui-ci, derrière ses allures gauches et innocentes, ne jouerait-il pas un double jeu... ?
Pour interpréter cette attachante figure de candeur, Wes Anderson a jeté son dévolu sur un maître en la matière : Michael Cera. Inoubliable dans Juno et Scott Pilgrim, où il incarnait deux prépubères idéalistes, le comédien renoue avec ses premières amours pour puiser à nouveau dans son ingénuité caractéristique, livrant l'une des prestations les plus légères de l'année.
Ensemble, Benicio Del Toro, Mia Threapleton et Michael Cera incarnent un trio détonnant mais parfaitement complémentaire, capable d'accomplir les desseins les plus surréalistes de Zsa-zsa autant que de séduire les cinéphiles de tous horizons !
Retrouvez-les dans The Phoenician Scheme, le dernier film de Wes Anderson, dès maintenant au cinéma.
publié le 30 mai, Isaac Barbat, Allociné