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Une star d'Elite + l'une des scènes les plus terrifiantes de 2025 : Les Maudites est à voir au cinéma

© Paname Distribution

Porté par Ester Exposito ("Elite"), le thriller horrifique "Les Maudites" sort dans nos salles ce 21 mai. Et le premier long métrage réalisé par Pedro Martin-Calero mélange éléments de genre et propos très actuel.

ÇA PARLE DE QUOI ?

Quelque chose hante Andrea, mais personne, pas même elle, ne peut le voir à l'œil nu. Il y a vingt ans, à dix mille kilomètres de là, la même présence terrorisait Marie. Camila est la seule à pouvoir comprendre ce qui leur arrive, mais personne ne la croit. Face à cette menace oppressante, toutes trois entendent le même son écrasant : un cri.

Ibère tension

Au début des années 2000, les Espagnols étaient les rois du cinéma d'horreur mondial. Grâce à Juan Antonio Bayona (L'Orphelinat), Juan Carlos Fresnadillo (28 semaines plus tard) ou encore le duo Jaume Balaguero - Paco Plaza (Rec). Si la domination est moins imposante aujourd'hui, l'industrie n'a pas totalement perdu de sa superbe, et Les Maudites le prouve, en insufflant un peu de drame dans l'épouvante.

Passé par les derniers Festival de Gérardmer et Paris International Fantastic Film Festival (PIFFF), le premier long métrage signé Pedro Martin-Calero est d'ailleurs produit par des personnes ayant travaillé sur Fermer les yeux de Victor Erice ou encore As Bestas et la série Antidisturbios de Rodrigo Sorogoyen, nouveau chef de file du cinéma ibérique qui n'est pas réputé pour ses films d'horreur. Mais c'est aussi ce qui fait la singularité des Maudites, terrifiant quand il s'agit de l'être, mais qui met davantage son aspect dramatique en avant, dans un récit en deux temps et autant de temporalités et pays, qui tisse un lien entre ses personnages par petites touches. Dont Andréa, jouée par la star d'Elite Ester Exposito.

Les maudites du titre, ce sont elles, mais pas seulement. À travers elles et sa structure, le long métrage s'appuie sur ses éléments horrifiques pour en faire une métaphore de l'oppression des femmes par une société patriarcale qui leur oppose des interlocuteurs sourds et aveugles (à une exception près) lorsqu'elles tentent d'alerter sur les événements surnaturels et violents dont elles sont témoin. Toute ressemblance avec des événements et affaires récents n'est évidemment pas fortuite. Comme It Follows, auquel on pense notamment lors d'une scène, la plus glaçante de l'ensemble et l'une des plus flippantes de l'année, le film vaut pour la forme autant que le fond.

Rappelant son passé de réalisateur de clips lors de certaines scènes ou à travers le soin apporté au son (avec une bande originale construite autour de la voix humaine, en s'inspirant du gémissement central que perçoivent les héroïnes), Pedro Martin-Calero nous fait de belles promesses qui donnent envie de revoir Les Maudites, pour mieux en saisir la portée, et de rester attentif à ce qu'il nous réserve par la suite. Surtout s'il reste dans le genre horrifique, avec un opus aussi intéressant.

publié le 21 mai, Maximilien Pierrette, Allociné

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