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82 ans, 30 films, 1 Oscar ! Cette série sur Martin Scorsese dure 5 heures mais chaque seconde est justifiée

temps de lecture  4 minutes

Disponible sur Apple TV+, la série "Mr Scorsese" explore la vie et l'oeuvre d'un des plus grands cinéastes de tous les temps : Martin Scorsese ! Si les fans seront aux anges, le grand public découvrira avec curiosité une personnalité étonnante.

© Bestimage

Martin Scorsese, 82 ans, est sans conteste l'un des cinéastes vivants les plus reconnus. De Taxi Driver à La Valse des pantins en passant par Les Affranchis, Le Loup de Wall Street ou le récent Killers of the Flower Moon, le réalisateur américain a traversé les décennies avec une régularité d'orfèvre.

L'artiste, oscarisé en 2007 pour Les Infiltrés, nous a offert des oeuvres majeures (Mean Streets), souvent iconoclastes (Kundun), parfois inclassables (La Dernière tentation du Christ), mais toujours d'une profondeur inouïe. Le 17 octobre, le natif de New York est mis à l'honneur sur Apple TV+ grâce à une série documentaire absolument formidable : Mr Scorsese.

La Dernière tentation de Scorsese

Et que vous soyez fan absolu du maestro, cinéphile averti, amoureux des films ou simplement spectateur occasionnel, vous ne devez pas rater ces 5 épisodes sur la vie et l'oeuvre de l'un des plus grands cinéastes de tous les temps !

Réalisée par Rebecca Miller, la série Mr Scorsese s'intéresse aux expériences de vie hautes en couleur du metteur en scène et comment celles-ci ont nourri sa vision artistique, chaque film marquant les esprits par son originalité.

De son enfance à ses courts-métrages d'étudiant à l'université de New York, jusqu'à ses œuvres les plus récentes, le documentaire explore les grands thèmes qui l'ont toujours habité, notamment la place du bien et du mal dans la nature humaine.

De manière chronologique, Mr Scorsese balaie plus de 60 ans de carrière en 5 épisodes, le tout sublimé par des témoignages extraordinaires de l'intéressé lui-même, mais aussi de ses plus proches collaborateurs.

Des intervenants exceptionnels

Robert De Niro, Jodie Foster, Leonardo DiCaprio ou Daniel Day-Lewis se succèdent pour évoquer leurs différentes expériences avec le maestro. Ces témoignages précieux, extrêmement pertinents, tissent une jolie toile, formant au final une sublime fresque sur l'existence hors du commun d'un génie du cinéma.

On entend également les paroles de Steven Spielberg ou Brian De Palma, amis réalisateurs de Scorsese, qui ne tarissent pas d'éloges sur lui. Cependant, ils reviennent aussi sans détour sur certaines anecdotes étonnantes, comme le moment où Scorsese a "pété les plombs" quand il a appris que Taxi Driver allait être censuré à cause de sa scène finale sanglante.

Les trois filles de "Marty" apportent aussi leur pierre à l'édifice, évoquant avec franchise la carrière de leur illustre paternel. Des amis d'enfance de Scorsese discutent également avec le cinéaste, se souvenant d'une époque difficile, au milieu de gangs mafieux de Little Italy.

Ils évoquent leur enfance dans le Lower East Side, qu'ils surnommaient "le quartier des cinq familles mafieuses", et racontent une anecdote marquante : la découverte d'un cadavre, un événement qui, à l'époque, n'avait rien d'exceptionnel.

J'ai vu des choses graves. La violence était omniprésente. "J'ai vu des choses graves. La violence était omniprésente", explique notamment Scorsese dans le premier épisode, qui revient donc largement sur son enfance et son adolescence à New York. Le metteur en scène raconte aussi sa lutte contre l'asthme, maladie respiratoire qui l'obligeait à rester à la maison, contemplant la vie dans la rue depuis sa fenêtre.

Scorsese explique par exemple que son goût pour les plans en plongée vient sûrement de là. Dans son malheur, le petit Marty a développé son imagination et son sens de l'observation. Avec humour, le réalisateur Spike Lee intervient et scande : "Dieu merci pour l'asthme !"

Par la suite, en explorant l'ensemble de son œuvre, en mettant en lumière les récurrences thématiques et l'évolution de son style, Rebecca Miller parvient à un équilibre remarquable. Elle s'appuie notamment sur la précieuse collaboration de la légendaire monteuse Thelma Schoonmaker, qui supervise son atelier de montage, ainsi que sur des animations inspirées des premiers storyboards dessinés à la main par Scorsese.

Les zones d'ombre

Par ailleurs, la série n'occulte pas non plus les zones d'ombre de Scorsese, qui a traversé une période extrêmement sombre à la fin des années 70 et au début des années 80 (avec notamment une addiction à la cocaïne). Son ex-femme, Isabella Rossellini, revient sur "son tempérament destructeur" de l'époque.

"Il pouvait démolir une pièce", témoigne-t-elle. L'actrice se souvient aussi des matins où il se réveillait en colère, marmonnant "putain, putain !" encore et encore, sans explication. Elle reconnait aussi qu'il canalisait cette colère dans son travail. "Ça lui a donné l'endurance nécessaire pour enchaîner les tournages", dit-elle, peu avant que Scorsese n'attribue à la thérapie le mérite de lui avoir sauvé la vie.

Sans le médecin, 5 jours par semaine, des appels téléphoniques le week-end, un travail acharné et constant pour me remettre les idées en place, je serais mort. "Sans le médecin, 5 jours par semaine, des appels téléphoniques le week-end, un travail acharné et constant pour me remettre les idées en place, je serais mort", nous confie le réalisateur. Quoi qu'il en soit, si vous voulez tout savoir sur Martin Scorsese, n'hésitez pas et lancez cette série documentaire fabuleuse, disponible dès le 17 octobre sur Apple TV+ !

publié le 17 octobre, Vincent Formica, Allociné

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