Tout pour la lumière : "Il a un sang-froid de serpent" ... Aurélien Wiik revient sur le côté manipulateur de Swann
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Alors que Tout pour la lumière s'achève bientôt sur TF1, la rédaction d'AlloCiné s'est entretenue avec Aurélien Wiik qui interprète le rôle de Swan, le grand méchant de la série. Confidences !
© Capture d'écran/TF1
Plus que quelques jours avant la fin de Tout pour la lumière ! La nouvelle quotidienne coproduite par TF1 et par Netflix s'achève ainsi dès ce vendredi sur la célèbre plateforme, tandis que la première chaîne diffusera le dernier épisode le 17 octobre prochain.
Si l'on ignore encore si le feuilleton musical sera renouvelé, les dernières intrigues, elles, battent leur plein. Swann est d'ailleurs bien déterminé à gagner les auditions afin de pouvoir signer dans le label de Roman (Mathieu Madenian).
Interrogé par nos soins, Aurélien Wiik, son interprète, est revenu sur ce personnage complexe et s'est livré sur son arrivée tardive sur le tournage. Confidences !
Qu'est-ce qui vous a donné envie de faire partie de ce projet ?
Ce qui m'a donné envie, c'est la musique tout d'abord. Ça fait deux-trois ans maintenant que je fais de la musique avec des gens, donc c'est vraiment quelque chose qui me plaisait.
Et puis, j'adore les jeunes qui étaient dans The Voice, donc j'étais assez content de les rencontrer. Je les trouve pleins de bonne énergie. Il y avait aussi Flore Bonaventura, avec qui j'avais déjà tourné et que je connais très bien depuis longtemps.
Vous jouez un personnage très complexe qui peut parfois se montrer odieux. Comment se prépare-t-on pour une telle partition ?
J'ai considéré dès le départ que ce garçon avait un vrai traumatisme. Vous savez, il y a la famille qu'on a et il y a la famille qu'on choisit. Je pense que quand il est proche de sa famille, de cette compétition, de gens qui sont trop dans l'ego et l'artistique, il ne va pas bien, ce n'est pas pour lui.
Il est parti parce que ça n'allait pas. Je pense qu'il allait mieux ailleurs. Et là, il revient, et ça ne lui va pas, ça ne va pas du tout. C'est le mouton noir.
C'est agréable de jouer un méchant ?
C'est toujours assez plaisant. Ça me plaît beaucoup parce que j'essaie toujours de trouver la part d'humanité chez les méchants, car on ne naît pas comme ça. Je considère vraiment que c'est la vie qui fait du mal aux gens et qu'on n'est pas tous égaux face à la manière de réagir aux événements.
Certains deviennent aigris, d'autres méchants, d'autres tristes ou se replient sur eux-mêmes. Lui, il se défend comme ça.
Et quelles sont ses réelles motivations ? Est-ce vraiment de trouver le succès ? Qu'est-ce qui le pousse à se comporter ainsi ?
Je pense que c'est un truc familial. La mère a vraiment créé une compétition entre les enfants, et il a l'impression d'être nul, d'être moins bon. Il voudrait gagner une fois pour être le fils préféré.
C'est un personnage qui arrive plus tard dans la série. Saviez-vous déjà, en auditionnant, que vous arriveriez en cours de route ? Comment cela s'est-il passé ?
Je savais que je n'arrivais pas tout de suite. Je savais que j'allais arriver sur un tournage qui avait déjà démarré. Ce n'est pas toujours évident, mais j'ai pas mal d'expérience là-dedans, donc ce n'est pas si compliqué. Et puis, quand un nouveau personnage arrive, ça donne de l'énergie aussi.
C'était assez marrant parce qu'ils étaient tous en groupe et se demandaient : "C'est qui, celui qui va jouer Swan ? Il est comment ?" Ils se posaient la question. Et puis ils sont jeunes, certains n'avaient jamais tourné. Parfois, quand j'étais méchant dans les scènes ou que je me préparais, ils se demandaient si j'étais vraiment comme ça dans la vie, si j'étais sympa ou pas.
Comme ils n'avaient pas beaucoup de temps libre à cause des répétitions de danse et de chant, ils me voyaient agir ainsi et s'interrogeaient. Ils me trouvaient tellement méchant dans les scènes qu'ils se disaient qu'il fallait peut-être que je le sois un peu dans la vraie vie. J'ai compris qu'ils trouvaient que je jouais bien.
Pour en revenir à l'intrigue, Swann a failli perdre Iris en étant aussi odieux. Elle s'est même rapprochée de Noah. Que ressent-il lorsqu'il les surprend ?
Il est beaucoup dans la manipulation. On ne sait pas trop, en fait. Il a un sang-froid, mais pas celui d'une bonne réaction dans une situation extrême. C'est un sang-froid de serpent. On ne sait pas trop où il veut en venir.
Et comme ce n'est pas un film, et qu'il y a de nombreux personnages, on ne montre pas forcément toutes ces facettes dans les scènes, on ne les explique pas. Je pense qu'il est vraiment rentré dans la manipulation. Il manipule sa sœur, sa mère, pour avancer. Il n'a plus de filtre dans ses relations, plus vraiment d'empathie, ce qui le rend glaçant.
Juste après, il décide de la demander en mariage et Iris accepte. Pourquoi, selon vous ?
Oui, parce qu'elle est prise au piège. Elle ne peut pas faire autrement, c'est devant tout le monde. Et puis, il connaît son caractère mieux que personne. Après 10 ans, il sait comment elle réagit, il sait qu'elle est un peu perdue. Il sait qu'elle l'aime, mais elle ne connaissait pas ce côté de lui. Elle l'a connu comme infirmier sur des territoires en guerre, ce qui n'a rien à voir, il n'était pas la même personne. Elle est perdue, mais je pense qu'elle a quand même en tête les 10 ans où il était un peu parfait avec elle.
Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?
C'est hyper intéressant. J'ai l'habitude de travailler sur des projets qui n'existaient pas avant. Et pour une quotidienne, c'est assez à part. Il y a beaucoup de répétitions, de chant, de danse, au milieu de toutes ces intrigues. C'est un travail colossal pour tous, notamment pour les jeunes qui ont beaucoup travaillé la danse et le chant.
J'espère que les gens sont contents. Je trouve que les jeunes acteurs, même ceux qui débutaient, jouent de mieux en mieux au fil de la série. Ils ont vraiment emmené leurs personnages vers des choses touchantes. Il y avait une super ambiance entre l'équipe et les acteurs, on s'est bien entendus.
Après, le rythme est effréné, donc c'est très difficile de bien jouer dans ces conditions. On a peu de temps pour répéter, pour tourner. Ensuite, il faut rentrer, apprendre son texte, répéter le chant, la danse, et revenir le lendemain. Ça laisse peu de repos.
Je tire mon chapeau à ceux qui avaient le plus de travail, c'est-à-dire les jeunes et Flore, car honnêtement, ça ne se voit pas. On ne voit pas la fatigue sur eux, et c'est très difficile d'allier tout ça.
Avez-vous d'autres projets ?
Je prépare une chaîne YouTube sur l'art et la culture. Il y aura plusieurs émissions tournées en simultané, et le concept est de prendre les gens par la main pour les emmener là où ils ne seraient jamais allés. Pour parler avec des artistes, les voir travailler... Il y aura aussi des concerts privés dans des endroits étonnants.
On travaille sur quelque chose d'assez gros qui nous plaît beaucoup. J'ai une super équipe et on commence les tournages en mars, pour une sortie à la fin du printemps.
C'est un projet qui me plaît beaucoup, car il touche à l'autre partie de ma vie que j'adore : les coulisses. Je suis très content de pouvoir emmener les gens voir comment tout ça se fabrique, que ce soit avec des peintres, des sculpteurs, des réalisateurs, des chanteurs... Ça va être un sacré feu d'artifice artistique et culturel.
publié le 7 octobre, Betty Ramez, Allociné