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Zero Day sur Netflix : on vous explique en détail la fin de la série qui est devenue n°1 en 24h

© Capture d'écran Netflix

Dans "Zero Day", Robert De Niro incarne un ex-président confronté à un complot qui sème le chaos dans tout le pays. Qui était derrière l'attaque et que signifie la fin ? Décryptage.

Attention, spoilers ! Cet article revient en détails sur l'intrigue de la série Zero Day. Si vous ne l'avez pas encore vue et ne souhaitez pas en connaître la teneur, ne poursuivez pas votre lecture.

Pour sa toute première série télé, Robert De Niro a jeté son dévolu sur Netflix avec la mini-série Zero Day, un thriller paranoïaque taillé sur mesure pour lui.

L'épisode final lève le voile sur les véritables responsables de la cyber-attaque qui a plongé l'Amérique dans le chaos. Il ne s'agissait pas d'un ennemi étranger, mais d'un complot orchestré par des membres influents du Congrès, parmi lesquels Richard Dreyer (Matthew Modine) et Alex Mullen (Lizzy Caplan), la propre fille de l'ancien président George Mullen (Robert De Niro). Soutenus par des milliardaires de la finance et de la tech, ils espéraient unir le pays en provoquant une crise qui touche toute la nation.

La révélation du rôle d'Alex est un choc, tant pour son père que pour les spectateurs. Si Mullen n'apprend la vérité qu'à l'épisode 6, le public en avait un indice dès la fin de l'épisode 5, lorsqu'Alex utilise sa radio CB - l'outil de communication des conspirateurs - pour organiser une rencontre avec Dreyer. Cette trahison personnelle place Mullen face à un dilemme moral et politique majeur : doit-il protéger son pays en dissimulant l'ampleur du complot ou révéler la vérité, au risque de détruire sa famille ?

Mullen choisit la vérité, mais à quel prix ?

Alors qu'il s'apprête à donner une version édulcorée des évènements devant le Congrès, Mullen est hanté par une vision de son fils décédé. Ce moment-clé le pousse à renoncer à son discours et à lire la confession d'Alex à voix haute, dévoilant ainsi tous les conspirateurs. La Chambre s'embrase, tandis que Mullen reste impassible, assumant pleinement son choix.

"Il va y avoir beaucoup de questions sur le fait de savoir si c'est une fin heureuse" confie Eric Newman, co-créateur de la série à Tudum. Ce final souligne à quel point dire la vérité peut être un acte solitaire et peut coûter cher. De quoi laisser le spectateur réfléchir à l'état de la démocratie américaine - et des démocraties occidentales en général - et le prix de l'intégrité.

Proteus : une arme vraiment très secrète

L'un des éléments-clés du complot repose sur Proteus, une technologie développée par la NSA et capable d'infliger des lésions cérébrales à distance et avec une précision chirurgicale. Détournée par les conspirateurs, elle a permis de mener l'attaque sans laisser de traces. Un virus a été massivement diffusé via une application téléchargée sur 80 % des téléphones américains, puis s'est propagé par Bluetooth et autres connexions.

L'idée était de rendre la menace technologique compréhensible pour le spectateur, explique Clint Watts, consultant en cybersécurité sur la série, toujours à Tudum : "Ce que nous avons cherché à faire, c'est simplifier le fonctionnement du virus tout en restant réalistes. Il fallait que le public comprenne sans être expert en informatique." Une approche qui renforce l'impact du récit en rendant le danger tangible et crédible.

Les hallucinations de Mullen

Tout au long de la série, Mullen souffre d'hallucinations troublantes, notamment lorsqu'il voit l'animateur télé Evan Green (Dan Stevens) s'adresser directement à lui. Lorsqu'il découvre un étrange objet dans sa mangeoire à oiseaux, il soupçonne une manipulation mentale liée à Proteus. Pourtant, les analyses restent floues : "débris d'origine indéterminée", lui dit son ancienne chef de cabinet, Valerie (Connie Britton).

Les créateurs ont volontairement laissé cette question en suspens. "Nous étions convaincus que Proteus était utilisée sur Mullen... mais en regardant la série, je n'en suis plus aussi sûr", admet Eric Newman. Une incertitude qui renforce l'ambiguïté du récit et rappelle une autre œuvre culte de Robert De Niro : Taxi Driver.

"Il y a une séquence finale que je crois être un rêve, même si Scorsese et Schrader disent le contraire. Parfois, une œuvre prend un sens qui dépasse même ses créateurs", ajoute Newman qui laisse ainsi le choix au spectateur de décider si Mullen a été la cible de Proteus ou présente les premiers signes d'une maladie neurodégénérative.

Pourquoi Mullen brûle-t-il ses mémoires ?

Après avoir fait éclater la vérité, Mullen se retire chez lui et jette au feu le manuscrit de ses mémoires. Pour Noah Oppenheim, co-créateur de la série, ce geste est hautement symbolique. "Il a compris que son intervention devant le Congrès définira son héritage bien plus que n'importe quel livre", explique-t-il.

En renonçant à façonner son image posthume, Mullen embrasse pleinement son choix, celui d'être un homme intègre quoi qu'il lui en coûte. Son geste marque la fin de son combat politique, mais aussi l'acceptation du fait qu'il ne peut pas contrôler la manière dont l'histoire se souviendra de lui. On peut aussi supposer que ce carnet constitue une preuve incriminante quant à sa santé mentale...

Une fable politique et technologique

À travers son thriller paranoïaque, Zero Day interroge la capacité de nos sociétés à affronter des crises majeures dans un climat de désinformation et de polarisation extrême. Michael S. Schmidt, troisième co-créateur de la série, rappelle l'unité nationale qui avait suivi le 11 septembre 2001 et se demande si un tel consensus serait encore possible aujourd'hui.

"Ce qui m'intéressait, c'était d'explorer comment un tel évènement serait géré à une époque où les faits sont remis en question, où la gauche et la droite vivent dans des réalités distinctes", explique-t-il. Zero Day pose ainsi une question fondamentale : sommes-nous prêts à affronter une attaque de grande ampleur, à la fois technologiquement et politiquement ? Une interrogation glaçante qui résonne bien au-delà de la fiction. Et qui fait même l'actualité...

publié le 21 février, Emilie Semiramoth, Allociné

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