"Cette complicité doit cesser" : La Zarra et 70 anciens candidats de l'Eurovision appellent au boycott d'Israël

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Dans une lettre ouverte, 72 anciens candidats de l'Eurovision, dont La Zarra, qui avait représenté la France en 2023, interpellent l'organisation du concours pour demander l'exclusion d'Israël en raison du conflit militaire en Palestine.
L'Eurovision peut-elle se passer du vent de la polémique ? Après une édition 2024 à forte connotation politique en raison de la participation d'Israël, l'Union européenne de radio-télévision (UER) essuie une nouvelle salve de critiques à l'approche du concours, qui débutera le 13 mai à Bâle en Suisse. Dans une lettre ouverte publiée par Artists for Palestine UK, 72 anciens participants de l'Eurovision, parmi lesquels les gagnants Salvador Sobral (Portugal 2017) et Charlie McGettigan (Irlande 1994), les chanteurs français Mariline (1998) et Jessy Matador (2010) mais aussi l'artiste canadienne La Zarra, qui avait représenté la France il y a deux ans avec son titre "Evidemment", demandent l'exclusion d'Israël du célèbre concours musical. Les signataires dénoncent « la complicité » du diffuseur israélien KAN « dans le génocide israélien contre les Palestiniens à Gaza et dans le régime d'apartheid et d'occupation militaire qui dure depuis des décennies contre l'ensemble du peuple palestinien ».
"Le silence n'est pas une option"
« Nous croyons au pouvoir unificateur de la musique, c'est pourquoi nous refusons que la musique soit utilisée comme un outil pour blanchir les crimes contre l'humanité » poursuit le communiqué, qui épingle l'UER pour sa gestion de l'édition 2024 de l'Eurovision 2024, décrite comme « la plus politisée, chaotique et désagréable de l'histoire du concours ». La chaîne KAN avait notamment été accusée de formuler des commentaires offensants envers d'autres délégations lors des différentes retransmissions en direct. Bambie Thug, représentant l'Irlande, avait par exemple déploré des « incitations à la violence » à son encontre. « Le silence n'est pas une option. Face à la montée des mouvements autoritaires et de l'extrême droite dans le monde, notre devoir de nous exprimer est d'autant plus pressant. C'est pourquoi nous nous unissons pour affirmer que la complicité de l'UER avec le génocide israélien doit cesser. En continuant d'offrir une plateforme à l'État israélien, l'UER normalise et blanchit ses crimes » déclarent les signataires.
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La lettre blâme un traitement de faveur accordé à la délégation israélienne alors que d'autres pays en proie à un conflit militaire, comme la Biélorussie et la Russie, ont été exclus du concours en 2021 et 2022. « Nous n'acceptons pas ce deux poids deux mesures concernant Israël. Nous condamnons le refus répété de l'UER d'assumer ses responsabilités » tance le collectif Artists for Palestine UK. Au diffuseur espagnol RTVE qui réclamait le mois dernier l'ouverture d'un « débat » sur la présence d'Israël à l'Eurovision, l'organisation de l'événement, qui revendique être « apolitique », a répondu « comprendre les inquiétudes et les opinions profondes suscitées par le conflit actuel au Moyen-Orient » tout en excluant la possibilité d'écarter Israël : « Tous les membres de l'UER sont éligibles pour participer au Concours Eurovision de la Chanson ». Israël sera représenté lors de cette édition de l'Eurovision par Yuval Raphael, une survivante de l'attaque terroriste du 7 octobre par le Hamas, avec la chanson "New Day Will Rise".
publié le 6 mai, Jeff MOREAU, Purecharts