Quand le plus bel album de ces dernières années s'embellit encore plus. Depuis une semaine, le public peut frissonner à l'écoute de "La symphonie des éclairs (Orchestral Odyssey)", une version symphonique du premier album à succès de Zaho de Sagazan. Transformer ses morceaux électroniques en mouvements lyriques, c'est une idée venue à la chanteuse après un concert symphonique donné à Radio France en 2024. « J'ai pris un plaisir monstre à faire cette unique date. En sortant de ça, je me suis dit qu'il y avait tellement de choses à faire... » raconte la quintuple lauréate des Victoires de la Musique à Télé Loisirs : Quand on a voulu faire la setlist, on a pensé aux 4 saisons, donc été, automne, hiver, printemps. On a envie de raconter une histoire, de passer par mille émotions. On a appelé les arrangeurs pour ajouter des transitions dans cette idée de quatre mouvements ».

"Un gros truc de label, qui te prend comme des pantins"

Un projet qui prend désormais vie sur scène. Après avoir terminé sa tournée "électronique" avec dix soirs à l'Olympia, la chanteuse se lance donc dans une série de concerts symphoniques, qui fera notamment escale à la Philharmonie de Paris et au Grand Palais. En tout, l'interprète de "Old Friend" aura donné 400 concerts en quatre ans et une pause lui est nécessaire : « À un moment, j'ai senti que j'étais proche du burn out. On en a beaucoup parlé avec Lucie, ma manageuse - qui est ma meilleure copine - et qui était elle aussi un peu à bout. Donc on a mis une grosse pause ». Et Zaho de Sagazan utilise sa voix, et sa popularité, pour faire passer des messages. Après avoir dénoncé Cyril Hanouna ou appeler à la paix en Palestine, la chanteuse nazairienne dénonce aujourd'hui les télécrochets.

"On leur vend des rêves"

Zaho de Sagazan explique qu'elle n'aurait pas du tout eu envie de faire une émission comme "The Voice" pour se faire connaître. Si elle « adore les regarder », l'artiste dénonce « un gros truc de label, qui te prend comme des petits pantins ». Pour elle, ce genre d'émission met davantage en valeur la voix que les compositions des talents. « Chez moi, il y a une indépendance totale. Je suis avec mes meilleurs copains, on a monté notre label et on est en distribution chez Universal, mais ils ne s'occupent de rien, à part de distribuer le disque. C'est tout ce qu'ils peuvent faire, ils n'ont aucun droit de regard sur rien. C'est nous qui décidons quand ça sortira, pour quoi, qui, comment... » explique-t-elle. Le contraire, selon elle, des artistes qui sortent des télécrochets : « Ce sont plutôt des gens qui finissent par signer des contrats souvent terribles, parce qu'ils savent très bien que ce sont des gens qui n'y connaissent rien, qu'on leur vend des rêves... »

Il y a quelques jours, elle avait déjà dénoncé la mécanique de la "Star Academy" : « J'irais volontiers au château pour faire une master class sur l'indépendance. Je leur dirais : "Ne vous oubliez pas, entourez-vous bien" (...) Quand je vois que quatre mois après, les candidats sortent déjà un album, je pense qu'il y a un souci ».