Actus musicales

Hellfest : une association demande la déprogrammation d'un artiste condamné par la justice

© Bestimage

Pendant quatre jours, alors que sont attendus 240.000 spectateurs, le festival Hellfest va se tenir à Clisson. Mais la présence d'un musicien, condamné pour un meurtre homophobe, suscite l'inquiétude d'une association LGBT, qui exige sa déprogrammation.

Aujourd'hui, le Hellfest donnera le coup d'envoi de son édition 2025. Et son line-up a de quoi surprendre entre la présence de groupes cultes comme Muse, Linkin Park, Cypress Hill ou Scorpions en tête d'affiche, mais aussi Korn, Judas Priest, Within Temptation, Eagles of Death Metal ou The Cult... et même la reformation des Sex Pistols. Au total plus de 180 artistes vont faire vivre des émotions fortes aux fans de musiques extrêmes du 19 au 22 juin à Clisson, près de Nantes. Alors que le groupe ukrainien White Ward a dû déclarer forfait à cause de la guerre menée par la Russie, la présence d'un artiste programmé lors de cette 18ème édition du Hellfest festival fait polémique. En effet, le 21 juin, le batteur norvégien Bård Eithun se produira avec le groupe Blood Fire Death, et sa présence provoque l'indignation en raison de son passé judiciaire mis en exergue dans un papier de Mediapart.

14 ans de prison pour meurtre

En 1992, alors qu'il n'a que 18 ans, Bård Eithun assassine de 37 coups de couteau un jeune homme homosexuel - Magne Andreassen - qui lui aurait fait des avances dans un parc olympique en Norvège, selon sa déposition. Il sera condamné à 14 années de prison et, depuis, ses relations supposées avec groupes néo-nazis interrogent. Contactée par Ouest France, l'association LGBT Qui nous aime nous suive demande, entre autres, la déprogrammation « immédiate » de l'artiste et des excuses publiques des organisateurs. « En colère », Victor Martin, secrétaire de l'organisme, dénonce la venue du musicien au Hellfest : « Cet homme a été condamné et a purgé sa peine, mais sa venue au festival est une insulte à toutes les personnes victimes d'actes anti-LGBTQIA + ». D'autant plus en plein mois des fiertés.

"Sa venue est une insulte"

Et de pointer du doigt Ben Barbaud, le créateur et organisateur du festival. « Le Hellfest se défend d'être juge et de faire de la politique. Mais ce choix est politique. Les personnes en charge de la programmation décident en conscience de mettre à l'honneur le meurtrier d'une personne homosexuelle comme elles ont déjà trop souvent pu mettre à l'honneur des personnes accusées de violences sexistes, sexuelles, homophobes, transphobes, racistes ou antisémites. Les artistes n'ayant jamais été accusés de telles violences, voire engagées contre ou concernées par ces discriminations, existent dans cet univers musical ».

Pour Victor Martin, il en va aussi de la sécurité des personnes LGBT présentes au Hellfest. Les représentants de l'événement, contactés par plusieurs organes de presse, n'ont pas souhaité s'exprimer. D'autres noms programmés au festival posent aussi question : Till Lindemann, chanteur du groupe Rammstein, accusé d'agressions sexuelles mais dont l'enquête a été classée sans suite, et Ronnie Radke, leader de Falling In Reverse, condamné à plusieurs reprises par la justice, notamment pour coups et blessures aggravés dans une affaire de meurtre, sans oublier la tenue de propos homophobes et transphobes sur les réseaux sociaux.

publié le 19 juin, Julien GONCALVES, Purecharts

Liens commerciaux