Une vidéo de Bertrand Cantat s'en prenant aux journalistes durant un concert au Zénith de Paris fait un tollé sur les réseaux sociaux, à la lueur du récent documentaire "De rockstar à tueur : Le cas Cantat" sur Netflix.

« L'affaire qui a divisé la France ». Depuis sa mise en ligne sur Netflix, la série documentaire "De rockstar à tueur : Le cas Cantat", consacrée au meurtre de l'actrice Marie Trintignant par le chanteur Bertrand Cantat, offre un nouveau regard sur l'affaire judiciaire qui a secoué l'opinion publique à l'été 2003. À travers des témoignages inédits comme celui de Lio, toujours indignée par le traitement médiatique réservée à ce féminicide que l'on qualifiait il y a plus de 20 ans de "crime passionnel", le film co-réalisé par la journaliste Anne-Sophie Jahn suscite de vives réactions sur les réseaux sociaux. « La violence a été extrême, les lésions sont trop nombreuses pour que ce soit une chute. (...) C'est au moins une quinzaine ou une vingtaine de coups reçus qui sont extrêmement nombreux et qui n'ont pas été portés en quelques secondes, coups répétés de droite et de gauche » y détaille le médecin légiste Bernard Marc, qui réalisa l'autopsie de Marie Trintignant en août 2003, alors que les épisodes se focalisent aussi sur la relation destructrice entre Bertrand Cantat et Krisztina Rády, la mère de ses enfants qui finira par s'ôter la vie en 2010.

"Si certains sont en train de jubiler..."

Si Bertrand Cantat, qui poursuit sa carrière de musicien avec le groupe Detroit, est muré dans le silence, un ancien membre de Noir Désir a révélé que le groupe a refusé de témoigner dans le documentaire, qualifié comme un film « à charge ». Aujourd'hui, c'est une archive de l'interprète de "Le vent l'emportera" qui met le feu aux poudres. Se disant « révolté », « abasourdi » et la « rage au ventre », le comédien, metteur en scène et activiste Guillaume Bibas-Mélanie a partagé sur Instagram et X un discours de Bertrand Cantat dans lequel le rockeur interpelle le public en plein concert. « Ceux qui ne sont pas là pour des bonnes raisons, vous pouvez sortir maintenant » lance l'artiste sous les cris de soutien et les ovations du public, ajoutant à l'adresse des journalistes : « Vous avez quelque chose contre moi. Si certains sont en train de jubiler, il y a aucune limite à quel point je vous emm*rde ». « Tu es un meurtrier. Et tu oses encore la ramener pour chouiner sur ta petite personne ? Même la honte a honte pour toi » écrit Guillaume Bibas-Mélanie, qui ne précise pas dans sa publication que cet extrait remonte à sept ans.

"Le culot et la perversion de cet individu"

Le discours vindicatif de Bertrand Cantat avait effectivement été tenu lors d'un concert de Detroit au Zénith de Paris en juin 2018, dans un contexte d'annulations en série face à la pression des associations féministes. Deux concerts à l'Olympia avaient été déprogrammés quelques semaines plus tôt. Si les propos du chanteur sont antérieurs à la diffusion du documentaire Netflix, ils continuent de faire polémique. « Je trouve le culot et la perversion de cet individu inacceptables. 3 ans et 1/2 de prison pour avoir massacré une femme avec ses mains. Détruire. Manipuler. Le voir SE METTRE en position de leader sur scène. Être applaudi... Des musiciens comme des lapins dans les phares. Vomir » dénonce Marlène Schaff, professeure d'expression scénique à la "Star Academy". « Tu ne devrais même pas visibiliser ce mec, laissons-le au fond des abysses » estime pour sa part l'animatrice Enora Malagré.