Invitée dans l'émission "C à vous" pour parler du documentaire "De rockstar à tueur : Le cas Cantat" sur Netflix, Lio est revenue sur les conséquences de l'affaire sur sa propre carrière. Seule à défendre Marie Trintignant sur les plateaux de télévision, la chanteuse a subi des représailles qui ont provoqué l'annulation d'une tournée.

Des larmes aux coins des yeux et dans la voix, Lio s'est longuement confiée dans l'émission "C à vous" ce mardi 8 avril sur son témoignage dans le documentaire "De rockstar à tueur : Le cas Cantat". Cumulant plus de 2 millions de visionnages depuis sa sortie fin mars sur Netflix, ce film choc en trois épisodes revient sur le meurtre de Marie Trintignant par Bertrand Cantat, plus de 20 ans après les faits, et met en lumière la passivité de la société à une époque où les féminicides étaient encore qualifiés de "crimes passionnels". En 2006, le coup de gueule de Lio dans une émission de Thierry Ardisson avait été incompris voire moqué. « Le discours qu'on entend partout, c'est une volonté de salir Marie, de l'avilir. C'était vraiment ça. C'est terrible quand on veut avilir quelqu'un qui vient d'être massacrée. Dans le rapport d'autopsie, on voyait le massacre. (...) C'est une exécution » a rappelé la chanteuse, qui était une amie proche de l'actrice battue à mort par le chanteur de Noir Désir.

Lorsqu'elle prend ce soir-là publiquement la parole pour défendre la mémoire de Marie Trintignant, Lio dénonce les déclarations du camp Cantat, qui cherche à minimiser les faits en dépeignant une actrice en proie à la violence et une relation amoureuse mutuellement toxique. Un discours « ignoble » pour la chanteuse, encore aujourd'hui. « Bertrand Cantat mesure 1,90 m. Il a des paluches, il avait des bagues à chaque doigt. (...) "C'est elle qui m'a frappé la première". Mais Marie, un petit bout comme ça, je veux dire, toute mince, qu'est-ce qu'elle peut faire ? Si ce n'était pas aussi tragique, tout le monde lui dirait : "Mais tais-toi, ferme-la !" » s'est-elle emportée face à Anne-Élisabeth Lemoine, gardant au fond d'elle une profonde colère.

"Je ne retrouvais plus un seul contrat"

Et l'interprète de "Banana Split", qui a récemment perdu son fils Diego, a subi de plein fouet les conséquences de cette séquence dans "Tout le monde en parle". Autour d'elle, Lio est « mise à l'écart » voire même « boycottée ». Elle perd tous ses soutiens dans le métier. « La maison de disques me trouvait folle et hystérique. (...) Je ne retrouvais plus un seul contrat, mais surtout, pire que tout, je n'ai jamais pu faire ma tournée, que j'avais produite moi-même » a-t-elle révélé sur le plateau de "C à Vous" : « J'ai perdu tout l'argent que j'avais investi ». La raison ? Le réseau de salles de spectacles dans laquelle elle se produisait avait pour parrain... Bertrand Cantat. « Autant vous dire qu'on m'a refusé toute salle. (...) À Bordeaux, il y a une omerta. Bertrand Cantat est un héros là-bas. Personne ne parle » regrette l'ex-jurée de "Nouvelle Star", toujours marquée : « Je n'ai pas dit trop haut ni trop fort, je trouve qu'on aurait pu le dire bien plus haut et bien plus fort à l'époque. J'ai simplement dit ce qu'il s'était passé ».