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"L'amour peut diviser" : Amir prend la parole sur scène en pleine tempête médiatique

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Malgré le vent de la polémique, Amir a bel et bien honoré sa présence aux Francofolies de Spa ce vendredi soir. Sur scène, le chanteur d'origine israélienne, victime de harcèlement en ligne, a pris la parole pour transmettre un message de paix : "Le dialogue est préférable".

© Bestimage

La sécurité avait été renforcée d'un cran par les organisateurs. Ce vendredi soir à 19h15, Amir s'est, comme prévu, produit en concert aux Francofolies de Spa, en dépit du débat suscité par sa programmation. Avant l'ouverture du festival, la chanteuse Yoa et le rappeur Dali ont marqué leur opposition à la venue du chanteur franco-israélien, à qui ils reprochent ses liens présumées avec Tsahal dans le contexte de la guerre à Gaza, en annulant leurs performances. Jeudi, des graffitis "Spa complice" ou "Drop Amir Haddad" sont même apparus sur des monuments de la ville belge.

« On lui met une cible dans le dos, tout cela basé sur des informations biaisées, tronquées, décontextualisées » dénonce Antoine Gouiffes-Yan, le directeur du label Parlophone, qui déplore un « manque de nuance » : « Il se retrouve avec une meute de gens sur les réseaux sociaux qui l'insultent, le menacent alors qu'il vient chanter l'unité entre les peuples. Tout ceci est mû malheureusement par un antisémitisme d'atmosphère qui permet ce genre de dérives ».

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"Pour pouvoir avancer, il faut s'écouter"

Malgré ce contexte tendu, l'organisation des Francofolies de Spa a décidé de maintenir le concert d'Amir en concertation avec son équipe. « Nous allons évidemment mettre un gros point d'attention sur ce concert et on a demandé des renforts au cas où » avait annoncé le bourgmestre de Spa, Nicolas Tefnin, en amont du show. Qui a été l'occasion pour Amir de parler pour la première fois de l'affaire. Alors que le chanteur de 41 ans fait l'objet d'un appel au boycott pour un autre concert prévu le 26 juillet à Gardanne, il a pris la parole après la quatrième chanson de sa prestation selon le média belge Le Soir. « Ça fait quelques jours que je découvre que l'amour parfois peut diviser. Pourtant je me suis toujours senti proche de ceux qui souffrent, de ceux qui pleurent, de ceux qui doutent, de ceux qui s'excusent » a déclaré Amir au public. « Les douleurs du monde vous traversent comme elles me traversent. Je respecte ceux qui s'opposent à moi mais je pense que pour pouvoir avancer, il faut s'écouter, Il faut qu'on puisse dialoguer. Le dialogue est nettement préférable aux anathèmes et au boycott » a prôné celui qui vient de sortir son nouveau clip "Nous".

"C'est la première fois que j'ai redouté un concert"

Souhaitant apaiser les tensions, Amir espère désormais recentrer le débat sur la musique. « J'estime qu'il est important d'utiliser notre place d'artiste pour montrer l'exemple. La seule réponse à la haine c'est l'art, c'est ici, c'est maintenant, c'est la musique. Parce qu'on est tous là réunis ce soir, je voudrais qu'on ne chante que d'une seule voix et que ce chant s'élève plus haut que le tumulte » a-t-il conclu, au bord des larmes, sous les acclamations du public.

Juste avant de quitter la scène, le chanteur a tenu à s'adresser une dernière fois aux spectateurs présents : « On va pas se mentir, en 10 années de scène, c'était vraiment la première fois que j'ai redouté un concert. La première fois que je n'étais pas serein, que je venais avec des appréhensions. Et ce soir, cette heure avec vous m'a prouvé que les réseaux sociaux, ce n'est pas la réalité. (...) On peut vivre des vrais moments d'espoir et d'encouragement pour l'avenir. J'ai passé un très très grand moment avec vous, tellement grand que j'ai du mal à quitter la scène ».

publié le 18 juillet, Yohann RUELLE, Purecharts

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