Une tournée symphonique et une nouvelle édition de son album. Non, Zaho de Sagazan n'en a pas fini avec "La symphonie des éclairs" ! Malgré un état de fatigue extrême, la chanteuse de 25 as a à coeur de faire encore vivre un peu plus longtemps les chansons qui lui ont valu cinq Victoires de la Musique en deux ans. « Je suis quelqu'un de très sensible et quand tu as mille émotions dans ton coeur, tu as tendance à ne pas les comprendre. Le reste du monde ne les comprend pas non plus. Pendant très longtemps, j'avais vraiment cette impression de ne pas être comprise et de ne pas me comprendre. Et j'ai vu le piano comme un endroit où je pouvais exprimer mes émotions. Il y a vraiment cette idée de psy. Toutes mes chansons ne sont que des sujets qui, pour moi, signifient quelque chose » insiste l'interprète de "Tristesse" dans un nouvel épisode du podcast "Processus" produit par Konbini.

"Ce qui se passe en ce moment, ça nous bouscule tous"

Se définissant comme une « véritable control freak », la musicienne savoure plus que tout son indépendance, d'autant qu'elle navigue dans une industrie où les artistes n'ont pas toujours le dernier mot concernant leur propre création. « Il n'y a personne qui me dit quoi faire. Si j'ai envie de prendre sept ans à faire le prochain album, je prendrai sept ans ! Si j'ai envie que le prochain album soit de la techno allemande, je ferai de la techno allemande. C'est un luxe infini » estime Zaho de Sagazan qui fait preuve, depuis le début de sa carrière, d'un franc-parler désarmant. Et qui bouscule parfois ! Citoyenne très concernée, Zaho de Sagazan ne manque jamais une opportunité d'utiliser sa voix pour faire avancer les causes qui lui sont chères. Cet été, l'artiste a interpellé Emmanuel Macron sur la situation à Gaza et elle a déjà chanté contre le Rassemblement national lors d'une manifestation en 2024. On se souvient que l'an passé, la chanteuse avait également été déprogrammée de plusieurs radios du groupe Bolloré après avoir critiqué Cyril Hanouna.

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Une parole qui dérange, et que certains ne comprennent pas. Au micro de Konbini, la chanteuse révèle avoir reçu des messages privés sur ses réseaux sociaux pour lui demander de se taire car cela ne serait pas son rôle. « Des gens m'ont dit : "Tu fais de l'art donc divertis nous, parle pas de politique." Mais tu te rends compte de ce que tu dis ? On n'est pas en train de jouer au Yams, c'est de la musique ! » s'emporte Zaho de Sagazan, pour qui il est impossible de dissocier chanson et engagement : « Tu ne peux pas être passionnée de culture et en même temps lui ch*** dessus en politique, ce n'est pas possible. L'artiste est là pour réunir et pour faire passer des messages, et je pense que chacun a quand même une petite mission. Je me suis toujours donnée un peu cette mission-là ».

Car Zaho de Sagazan en est convaincue, dans le climat incertain du monde, « l'art est politique » : « Aller à un festival, c'est politique. Ce qui se passe en ce moment, ça nous bouscule tous. On est tous en dépression de voir ce qui arrive. On a tous peur, on a tous plein de trucs. On a tous espoir, et je pense que la musique est là aussi pour ramener de l'espoir et dire qu'on est tous ensemble et qu'on va essayer de s'en sortir ». Aussi, la chanteuse dit avoir « hâte que la musique politique revienne ». « Ça manque en ce moment » conclut-elle.