"Une perte difficile" : ce célèbre chanteur des années 70 nous a quittés

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Véritable figure de la musique reggae, Max Romeo a connu le succès dans les années 1970 avec des chansons devenues emblématiques. Âgé de 80 ans, l'artiste jamaïcain a hélas été emporté par un problème cardiaque.
C'est une légende qui s'éteint. Véritable icône en Jamaïque au même titre que Bob Marley, Max Romeo nous a quittés le vendredi 11 avril, comme le révèle son avocat à la presse. L'artiste, âgé de 80 ans, a été emporté suite à « des complications cardiaques » alors qu'il était hospitalisé à Saint Andrew, au sud-est de la Jamaïque. « L'annonce de son décès est tout à fait choquante. C'était un parfait gentleman et une âme douce. Il aimait beaucoup sa famille et était une légende à part entière. On ne peut pas rencontrer une personne plus gentille, ce qui rend la perte encore plus difficile » témoigne Errol Michael Henry, qui demande le respect de la vie privée de sa famille en ces temps difficiles.
"Je dois me battre pour ce qui m'appartient"
De son vrai nom Maxwell Livingston Smith, Max Romeo a véritablement été l'une des voix des troubles politiques ayant secoué la Jamaïque dans les années 1970. Initialement, c'est en groupe, avec The Emotions, que l'artiste fait ses débuts dans le milieu des années 60 et signe son premier succès "(Buy You) A Rainbow". Mais c'est en solo avec "Wet Dream", un titre au contenu sexuellement explicite qui lance un nouveau style de reggae, que Max Romeo voit sa cote de popularité exploser en Jamaïque et au Royaume-Uni. Malgré la censure du titre sur les radios britanniques, la chanson se hisse dans le top 10 des charts et reste six mois dans le classement !
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En 1971, son deuxième album "Let the Power Fall" revêt une tonalité beaucoup plus engagée. La chanson du même nom devient l'hymne du Parti national du peuple (PNP) et Max Romeo fait alors la rencontre du mythique producteur Lee "Scratch" Perry, qui réalise ses albums "Revelation Time" (1975) et "War Ina Babylon" (1976), considéré comme son chef d'oeuvre. Le disque renferme notamment le morceau "Chase The Devil", un classique repris et samplé par une multitude d'artistes au fil des générations dont Jay-Z, The Prodigy, Kanye West ou Madness grâce à sa fameuse phrase « I'm gonna send him to outa space to find another race ». Elle figure même sur la bande-son du célèbre jeu vidéo "GTA : San Andreas".
Las de voir son travail être pillé de la sorte, Max Romeo avait intenté en 2022 un procès contre Universal Music afin de récupérer les droits de son titre culte. « À 78 ans, je ne peux pas entrer dans cette nouvelle phase de ma vie en étant docile et silencieux, je dois parler, je dois me battre pour ce qui m'appartient de droit avec toute la force qui me reste » expliquait-il sur Instagram. Il réclamait 15 millions de dollars de dommages et intérêts. Sa dernière tournée remonte à 2023, où son nom s'était inscrit en lettres rouges sur la devanture de l'Olympia. Même s'il disait avoir fait ses adieux à la scène, Max Romeo devait donner plusieurs concert en France cet été, notamment au festival No Logo BZH de Saint-Malo. En lieu et place de sa venue, ses plus grands tubes résonneront lors d'un concert tribute. « Un hommage à la hauteur de son héritage est en préparation, aux côtés de ses enfants et d'artistes qui ont partagé sa route. Avec plus de cinq décennies de carrière, il laisse derrière lui un message fort et une œuvre inoubliable, que nous continuerons à faire vivre » peut-on lire sur le site de l'événement.
publié le 16 avril, Yohann RUELLE, Purecharts