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Des bidonvilles de Nanterre à la consécration aux César, Roschdy Zem revient sur la fois où ses parents ont été obligés de le placer en famille d'accueil

Aujourd'hui récompensé, admiré, et bientôt à l'affiche d'un biopic sur Yves Montand ("Moi qui t'aimais"), Roschdy Zem revient de loin... Roschdy Zem est l'invité de "Sept à Huit" pour le "Portrait de la semaine". - © TF1, Sept à Huit

Avant de devenir l'un des acteurs les plus respectés du cinéma français, Roschdy Zem a connu une enfance difficile. Ce dimanche 15 juin, dans "Sept à Huit", l'acteur s'est confié à cœur ouvert sur ses jeunes années passées dans un bidonville et son placement en famille d'accueil. Un témoignage bouleversant.

Aujourd'hui récompensé, admiré, et bientôt à l'affiche d'un biopic sur Yves Montand (Moi qui t'aimais), Roschdy Zem revient de loin. L'acteur, qui fêtera ses 60 ans en septembre prochain, a évoqué avec émotion son passé dans "Le portrait de la semaine" d'Audrey Crespo-Mara, diffusé sur TF1 dans Sept à Huit ce dimanche.

Une enfance marquée par la précarité et le déracinement"Mes parents, quand ils sont arrivés en France, ils viennent du Maroc. À l'époque, on est installés dans les bidonvilles de Nanterre", se souvient-il.

Dans ces conditions de vie précaires, ses parents d'origine marocaine font appel au Secours Catholique, une association qui permet à des familles immigrées d'alléger temporairement la charge familiale. C'est ainsi que le petit Roschdy, alors âgé de quelques mois, est confié à une famille belge catholique, flamande. "Ça tombe sur moi", raconte-t-il, encore marqué par cette décision. "Ils estiment, peut-être à juste titre à l'époque, que je serai celui que ça perturbera le moins."

Pendant six années, le comédien grandit loin des siens, dans un foyer aimant mais culturellement très différent du sien. "Je me retrouve dans cette famille belge, flamande, catholique, à passer mes premières années", explique-t-il dans l'entretien, la voix tremblante. Une période dont il garde pourtant de tendres souvenirs.

Entre deux cultures, une construction identitaire singulièreÀ l'âge de six ans, ce dernier est finalement récupéré par ses parents biologiques, qui ont entre-temps quitté les bidonvilles pour une HLM à Drancy. Malgré le retour au sein de sa fratrie, Roschdy Zem n'a jamais oublié ceux qui l'ont accueilli. Encore aujourd'hui, l'acteur conserve autour du cou une médaille offerte par sa grand-mère adoptive. "Je parle toujours flamand", glisse-t-il, sourire aux lèvres.

Dans ce même portrait, l'homme évoque avec sérénité et humour sa singularité religieuse et culturelle. "Vous êtes né de parents musulmans, élevé jusqu'à vos six ans par une famille catholique, et marié pendant vingt ans à une femme de confession juive", lui rappelle Audrey Crespo-Mara. Ce à quoi Roschdy Zem répond avec philosophie : "Je suis probablement l'homme le plus œcuménique de France."

Ce mélange de cultures, loin de l'avoir égaré, l'a enrichi. Respectueux de toutes les religions, le compagnon de Sarah Poniatowski considère aujourd'hui que chacune représente une facette de son parcours. "Elles me ramènent toutes à un moment de ma vie", confie-t-il, avec cette sagesse discrète qui le caractérise.

Récompensé en 2020 du César du meilleur acteur pour Roubaix, une lumière, Roschdy Zem est aujourd'hui l'un des piliers du cinéma français. Une réussite éclatante, forgée sur les fondations fragiles d'une enfance cabossée, mais jamais reniée.

publié le 15 juin, Lucie Gosselin , Purepeople

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