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EXCLU Pascal Sevran : Le dernier chapitre de sa succession définitivement clos

Il y a dix-sept ans, Pascal Sevran s'éteignait des suites d'une longue maladie Archives - Pascal Sevran lors de l'enregistrement de "Vivement Dimanche" © Guillaume Gaffiot/Bestimage - © BestImage, Guillaume Gaffiot/Bestimage

Le 9 mai 2008, Pascal Sevran s'éteignait des suites d'une longue maladie. Une perte après laquelle la chanson française a mis un certain temps à se relever. Plus de seize ans après sa disparition, l'ultime chapitre successoral de l'animateur télé vient de se refermer.

Vent de panique sur toutes les antennes de télévision le 21 avril 2008. Une information, arrivée sur le bureau de certains animateurs alors en plein direct, fait l'effet d'un tremblement de terre : l'animateur Pascal Sevran serait mort. Chantre de la chanson française, alors en pleine lutte contre un cancer des poumons, la nouvelle bouscule les conducteurs d'émissions et les journalistes à l'antenne. C'est le cas de Jérôme Dorville, alors en direct sur les ondes d'Europe 1. "On l'apprend à l'instant, Pascal Sevran est mort. Il avait 62 ans, annonce le journaliste, remplaçant de Guillaume Durand ce jour-là. J'étais à l'antenne avec les auditeurs, se souvenait-il dans les colonnes de Libération. On m'a apporté cette information que j'ai communiquée en direct. Je ne connais pas l'historique de cette information. Je ne sais pas comment elle a été recoupée, vérifiée..."

Aussitôt, l'information fait le tour des rédactions. Alors à l'antenne sur France 2, en direct et aux manettes d'On n'a pas tout dit, Laurent Ruquier n'échappe pas à la déferlante et suit le mouvement. Faisant confiance à ses équipes, l'animateur annonce, abasourdi, l'affreuse nouvelle - aussitôt infirmée par les proches de Pascal Sevran. Toujours à l'antenne, l'animateur des Grosses Têtes sur RTL rectifie aussitôt le tir. "On a été victimes de quelqu'un qui a lancé une rumeur, déclare Laurent Ruquier, très agacé de s'être fait avoir. On va trouver les responsables de ce genre de plaisanterie, qui n'est vraiment pas la bienvenue. On s'excuse auprès des amis, de la famille de Pascal Sevran et auprès de Pascal Sevran lui-même. On est en direct, mais je vous assure qu'au sein même de cette production, on essaiera de trouver qui a eu la malencontreuse idée de me remettre cette dépêche."

Après une annonce erronée, Pascal Sevran s'éteint à 62 ansDans la soirée de ce sombre 21 avril 2008, la radio par qui tout avait commencé publie un communiqué : "Depuis le milieu de l'après-midi, Europe 1 avait, de sources concordantes journalistiques généralement sûres et fiables, des informations sur la disparition de Pascal Sevran, déclarait la station. À plusieurs reprises, Europe 1 a tenté de joindre la famille de Pascal Sevran, sans y parvenir. Jusqu'ici, Europe 1 n'avait pas de raison de douter de ces sources et regrette sincèrement que ces propos aient pu affecter Pascal Sevran, ses proches et ses auditeurs."

Le 9 mai 2008, soit près de vingt jours après ce dérapage très médiatisé, Pascal Sevran s'éteint bel et bien au centre hospitalier régional universitaire de Limoges, des suites d'un double cancer du poumon et du foie. L'annonce, cette fois confirmée par ses proches (dont son très jeune compagnon Julien), provoque une immense vague d'hommages. "Pour les Français, il restera avant tout celui qui a œuvré avec brio pour la chanson française. La maladie l'avait éloigné des écrans et de la scène, la maladie l'a emporté, mais nous nous souviendrons de lui, avec tendresse, encore très longtemps", déclare Nicolas Sarkozy, alors président de la République.

"Quel désastre, ajoute Line Renaud sur les ondes de RTL. C'est trop jeune. Ça me fait beaucoup de peine parce que je l'ai connu tellement jeune... Il a fait tellement de bien pour la chanson française, surtout pour les chanteurs à qui on ne donnait plus aucun débouché. Il était sincère, passionné, et sincère dans ce qu'il faisait (...) Il avait encore beaucoup à faire." Nicoletta ne cache pas sa tristesse en saluant un "grand seigneur de la variété. Il a fait énormément pour la chanson française grâce à ses émissions. Si les tournées des chanteurs des années 60 ont autant de succès, c'est à lui qu'on le doit. Pascal invitait des chansons."

Pascal Sevran : son refuge à Morterolles finalement venduAu début de l'année 2009, une fois l'inhumation passée et le deuil amorcé, les légataires de Pascal Sevran entament les démarches successorales en mettant en vente certains objets et biens immobiliers de l'animateur, réputé pour son caractère bien trempé... Le Figaro annonce à l'époque : "La famille de Pascal Sevran vient de vendre l'appartement qu'il avait acheté pour 1,5 million d'euros, au 34 quai d'Orléans, dans l'Île-Saint-Louis à Paris, après la mort de son compagnon ; son mobilier, ses bibelots ont été dispersés lors d'une vente à l'hôtel Drouot ; et il se pourrait que sa propriété de Morterolles soit cédée dans les mois à venir."

Maison située dans sa province de jeunesse, dans laquelle Pascal Sevran (ex-fidèle de François Mitterrand) n'a jamais cessé de se rendre, la maison de Morterolles ne changera finalement pas de mains "en quelques mois", comme l'annonçaient les journalistes du Figaro. Morterolles, c'était le havre de paix de l'animateur-chanteur. Un refuge situé à 40 km de Limoges, acheté en ruines sur les conseils de Stéphane (son compagnon disparu en 1998), dans lequel il se rendait le plus souvent possible dès que les bruits de Paris l'insupportaient. "Morterolles, ce n'est pas une maison de campagne comme on pourrait l'entendre... On s'y ennuie... Il faut avoir très, très envie de venir, et j'ai tendance à les décourager, soulignait l'animateur dans un rare entretien pour France 3, en direct du jardin de sa maison. Quand je suis ici, je savoure le silence et l'ennui. Ça change. Moi qui fais tant de bruit à la télévision."

Beaucoup de ses amis célèbres venaient s'ennuyer avec lui dans la maison blanche, cernée d'étangs et entourée de petits espaces verts paysagés. Dalida, Marc-Olivier Fogiel ou encore Michel Drucker y ont séjourné. Ce dernier y avait même son rond de serviette et se souvenait, auprès des journalistes du Populaire du Centre, de ses "promenades dans le parc de la propriété, entre l'allée Dalida et la place Charles Trenet."

Contactée par nos soins, la municipalité de Morterolles nous a confirmé que la maison de Pascal Sevran avait bel et bien été vendue. De quoi refermer définitivement l'ultime chapitre de celui qui venait d'avoir... 62 ans.

publié le 9 mai, Lucie Gosselin , Purepeople

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