"Il n'était pas rigolo" : Quand Gérard Jugnot était pion dans un célèbre lycée parisien, une star balance

Ce dimanche, Gérard Jugnot souffle ses 74 bougies Exclusif - Gérard Jugnot lors de la projection du film "Le Père Noël est une ordure" au cinéma Mac Mahon à Paris © Denis Guignebourg/Bestimage - © BestImage, Denis Guignebourg / Bestimage
74, c'est le nombre de bougies que souffle Gérard Jugnot ce dimanche 4 mai 2025. Un anniversaire qui fera remonter à l'esprit de l'acteur quelques souvenirs de jeunesse. Comme ce petit boulot de pion qu'il avait accepté dans un lycée bourgeois de la banlieue chic de Paris, où figurait parmi les élèves un artiste tout aussi connu que le membre du Splendid, et qui a décidé de balancer sur la sévérité du surveillant devenu, quelques années plus tard, l'un des comiques préférés des Français...
Chantre de l'humour à la française, membre de la mythique troupe du Splendid à qui l'on doit de grands succès populaires tels que Le Père Noël est une ordure, Papy fait de la résistance ou encore la saga des Bronzés, Gérard Jugnot célèbre ce dimanche 4 mai 2025 ses 74 ans. Un anniversaire qui est souvent l'occasion de s'arrêter un instant, de jeter un coup d'œil dans le rétroviseur et de considérer le chemin parcouru au fil des décennies.
Son enfance, Gérard Jugnot la qualifiait de "tristounette" dans les colonnes du Monde en 2016. "Je m'ennuyais profondément, se souvenait-il. Mon père avait sept ou huit blagues. Ma mère était un peu plus fantaisiste. Ils sortaient une fois par an, au banquet des métiers du bâtiment. Ils m'ont apporté le cholestérol, un pessimisme de protection et le sens des réalités." Élève moyen à l'école, l'acteur (adepte d'un régime très en vogue) assurait le strict minimum, juste de quoi garder la tête hors de l'eau, sans trop se fouler. "Moi, je n'étais pas très bon à l'école et je n'étais pas heureux, expliquait-il dans Femme Actuelle en 2022. J'étais du genre à faire des antisèches. Mais comme j'en avais fait beaucoup, je connaissais ma leçon, donc je n'en avais pas besoin."
Pas certain de ce qu'il voulait faire à l'époque, il a - un temps - envisagé d'enseigner, avant de vite se raviser. "Je ne crois pas que j'aurais pu être aussi bon qu'un bon prof, constatait-il avec humilité. Mais c'est vrai que dans mon métier de metteur en scène, par exemple, il y a un peu de transmission. Et je dois dire que ça ne me déplaît pas de donner. De temps en temps, je donne des masterclass. J'aime bien faire profiter de mon expérience de vieux con..."
C'est au lycée que Gérard Jugnot fait la connaissance de celui qui deviendra son ami pour la vie, tristement disparu l'année dernière : Michel Blanc. Dans une interview accordée à Paris Match, ce dernier se souvenait de leur coup de foudre amical. "J'étais au lycée Pasteur (à Neuilly-sur-Seine, NDLR), assis en classe à côté de Gérard, racontait Michel Blanc. Disons qu'on aimait bien le chahut... Moi, j'étais timide et discret, donc je passais souvent entre les gouttes. Mais c'est vrai qu'on aimait se foutre de la gueule des profs, surtout de celui qui nous avait collés au premier rang et qui, du coup, ne pouvait plus voir nos têtes, puisque son bureau était sur l'estrade. Alors, on faisait des conneries pour faire marrer la classe. Jusqu'au jour où il nous a chopés : Jugnot et Blanc, terminé, vous ne rirez plus jamais ensemble. Bon, bah, il s'est trompé."
Gérard Jugnot, pion au lycée d'une star qui balance !Quelques années plus tard, c'est dans ce même lycée Pasteur que Gérard Jugnot reviendra, non plus en tant qu'élève, mais en tant que pion... Un petit boulot qui restera gravé dans l'esprit d'une autre star française, alors élève dans l'établissement : un certain Jean-Louis Aubert ! À l'occasion de son soixante-dixième anniversaire, le leader de Téléphone a accordé un entretien à Paris Match, au cours duquel il revient sur ses années lycée. Après une jeunesse passée dans l'Ain, le futur rockeur débarque à Paris "dans un appartement assez petit. Et là, j'ai découvert la vie avec mes parents". C'est donc lors de sa rentrée au lycée Pasteur qu'il croise le chemin du pion Jugnot. "Il était sévère. Il n'était pas rigolo", balance Jean-Louis Aubert dans les colonnes de l'hebdomadaire au logo rouge et blanc. "Il y avait toute l'équipe du Splendid. Il était pion, mais il n'aimait pas qu'on le fasse chier."
Bien des années plus tard, dans Les Choristes (2003), Gérard Jugnot reprendra le costume du pion et touchera la France entière (pour ne pas dire le monde, puisque le film ira jusqu'à Hollywood et ses célèbres Oscars). Pas certain, cependant, que son passage en tant que surveillant au lycée Pasteur de Neuilly l'ait vraiment aidé dans la construction de son personnage de Clément Mathieu.
Dans une interview accordée au Parisien - Aujourd'hui en France en juillet 2021, Gérard Jugnot s'amusait de son passage en tant que pion dans le lycée qui lui a permis de rencontrer ses futurs camarades du Splendid. "Les élèves m'appelaient Attila à cause de ma moustache et de l'autorité que j'essayais d'avoir, soulignait l'acteur déclaré mort par erreur en 2020. J'ai surveillé Jean-Louis Aubert ! Et peut-être François Hollande..." Car oui, l'ancien président de la République est - lui aussi - passé par le lycée de Neuilly. "S'il avait été un peu plus âgé, il aurait pu faire partie du Splendid, soulignait à ce sujet Gérard Jugnot dans Le Monde en 2016. Il aurait peut-être été plus heureux ?" La question reste posée...
publié le 4 mai, Lucie Gosselin , Purepeople