"C'est maintenant qu'il faut agir" : Alain Weill veut toujours une fréquence TNT pour "L'Express"

Alain Weill, propriétaire et directeur de la publication de "L'Express". - © Abaca
Débouté l'an dernier par l'Arcom, le groupe d'Alain Weill ne baisse pas les bras : il repasse à l'offensive pour tenter de décrocher une fréquence gratuite et éviter "l'érosion" de la télévision numérique terrestre.
"L'Express" ne désarme pas. Candidat malheureux en 2024 pour obtenir une fréquence TNT avec son projet "L'Express TV", l'entreprise dirigée par Alain Weill appelle l'Arcom "à poursuivre la relance de l'offre TNT gratuite en autorisant de nouveaux entrants, porteurs de projets solides, éditorialement différenciants et économiquement viables".
Cette offensive intervient alors que le régulateur a lancé une consultation publique sur l'avenir des quatre fréquences libérées par Canal+ (celles des chaînes payantes Canal+, Canal+ Cinéma, Canal+ Sport et Planète) et que le ministère de la Culture s'interroge sur l'avenir de la TNT après 2030.
À LIRE AUSSI : "L'intelligence artificielle sera un accélérateur" : Avec "L'Express", Alain Weill veut partir à la conquête de l'Europe
Dans le même temps, Alain Weill recherche des partenaires européens pour financer son expansion annoncée à l'international : selon "Les Echos", le groupe de presse serait sur le point de lever 15 millions d'euros, via une ouverture de capital.
L'immobilisme, une "menace"Pour tenter de convaincre l'Arcom de satisfaire ses ambitions télévisuelles, Alain Weill mobilise de nombreux arguments. Selon lui, l'immobilisme menace en effet directement l'écosystème télévisuel français. Sans nouvelles initiatives, la TNT "risque l'érosion", avec la diminution de ses usages, le désengagement des opérateurs et la perte de visibilité pour les programmes d'information et les œuvres françaises.
L'ancien patron de BFMTV et RMC pointe également la fuite des investissements publicitaires vers les plateformes étrangères. "Ne rien faire, c'est laisser ces recettes échapper aux acteurs régulés, alors que les chaînes linéaires restent performantes auprès des annonceurs", souligne-t-il dans son communiqué de presse.
"L'Express" dénonce par ailleurs "la concentration du paysage audiovisuel qui s'accentue autour de quelques grands groupes économiques". Face à cette situation, le choix de l'Arcom de conserver le même nombre de chaînes gratuites sur la TNT est décrit comme une erreur stratégique.
"La TNT a encore de belles années devant elle""Sans cette mobilisation accrue, les inventaires publicitaires continueront leur exode vers les plateformes numériques extra-européennes", regrette Alain Weill, qui estime qu'une progression de l'offre reste "essentielle pour maintenir la diversité des voix et des formats".
À LIRE AUSSI : Quel avenir pour la TNT après 2030 ? L'État a lancé une consultation sur le futur de la télévision
Le groupe de presse assure aussi qu'il est possible d'enrichir l'offre sans nuire aux chaînes historiques. Il met également en garde contre le risque que la modernisation technique (UHD, HDR) ne devienne un frein à l'accès pour le public.
"Le statu quo n'est pas une option. C'est maintenant qu'il faut agir pour ne pas figer le paysage audiovisuel, alors que la TNT a encore de belles années devant elle", déclare encore Alain Weill "L'Express est prêt. L'Arcom n'a aucun risque à prendre, mais un signal clair à envoyer. Il faut ouvrir le jeu. Il faut une décision. Il faut une nouvelle chaîne. Maintenant."
À LIRE AUSSI : Fin des chaînes Canal+ sur la TNT : Quelle offre pour remplacer les 4 canaux libérés ?
publié le 21 juin, Benoît Zante , Puremédias