Mégabassines : Une équipe du "20 Heures" de France 2 "prise à partie" et "obligée de quitter les lieux" lors d'un tournage
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Alors qu'elle réalisait un reportage sur les tensions autour des mégabassines en Charente-Maritime, une équipe du "20 Heures" de France 2 a été violemment prise à partie par des agriculteurs. Une plainte a été déposée.
Des journalistes du "20h" de France 2, violemment pris à partie lors d'un reportage sur les mégabassines - © France 2
La scène s'est déroulée ce mardi 8 juillet en Charente-Maritime. Quelques jours plus tôt, quatre mégabassines avaient été vandalisées par un groupe d'activistes. Alors qu'une équipe du JT de "20 Heures" de France 2 était sur place pour réaliser un reportage, ils ont été pris pour cible par des agriculteurs.
"Ils sont arrivés comme des cow-boys"Dans le reportage, l'équipe interrogeait un agriculteur vendéen, attristé des dégâts causés au cutter par un groupe d'activiste pendant la nuit, sur la bâche qui tient sa bassine d'irrigation. "La colère c'est peu dire, on est dévastés. On vient nous ruiner nos investissements d'une façon très lâche", confie-t-il. Puis, l'équipe questionne Jean-Jacques Guillet, porte-parole de l'association "Bassines Non Merci" (BNM), "opposant historique" à ses installations, explique le reportage. L'activiste, qui n'a, selon l'association, aucun lien avec les actions de vandalisme, répond tranquillement aux questions des journalistes. Mais l'interview ne se termine pas.
Des images confuses, filmées au téléphone portable, apparaissent alors à l'antenne, dans lesquelles on peut entendre un homme dire : "Je vais virer votre truc, vous allez dégager ! Sinon ça va mal finir !". "Pendant cette interview, nous sommes violemment pris à partie par des agriculteurs irrigants, nous devons quitter les lieux", explique la reporter. "Allez fous-moi le camp nom de Dieu !", hurle un homme au fond. Puremédias vous propose de découvrir la séquence dans la vidéo ci-dessus.
"Soutien à notre équipe qui a été violemment prise à partie au cours de ce tournage", a écrit Hugo Plagnard, rédacteur en chef du JT sur le réseau social X. Le Syndicat national des journalistes a, de son côté, dénoncé "une grave entrave à la liberté d'informer".
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Une plainte déposée pour "menaces"Comme le rapporte l'AFP, la journaliste de France 2 Anne Guillé-Épée a déposé plainte ce mercredi 9 juillet pour "menaces". Selon son récit, quatre agriculteurs seraient arrivés sur place "comme des furieux dans des voitures en nous disant 'Dégagez d'ici ou ça va mal finir'. C'était très violent", a-t-elle raconté à l'AFP. "Ils ont hurlé, en particulier sur Jean-Jacques Guillet. Ils l'ont bousculé et mon genou a été heurté par le pied de la caméra. J'ai eu peur qu'ils nous tapent dessus. Nous avons dû remballer notre matériel et partir", a-t-elle poursuivi.
"Ils sont arrivés comme des cow-boys", a confirmé Jean-Jacques Guillet. "L'un d'entre eux était particulièrement excité, il voulait me 'casser la gueule', il m'a insulté, a essayé de me taper, a fait tomber mes lunettes, donné des coups de pied dans ma voiture. Les trois autres l'ont calmé."
De son côté, l'un des agriculteurs mis en cause, Jean-Philippe Rousseau, a nié toute violence physique. "On a juste parlé fort. On était énervé, on y a été à quatre mais ce n'étaient que des mots", a-t-il affirmé à l'AFP. "Un voisin nous a prévenus de la présence de M. Guillet, on est venu pour le faire dégager de là. Les journalistes étaient sur un chemin communal mais lui sur un terrain privé. Pour nous, c'était vraiment de la provocation qu'il vienne se faire filmer alors que juste avant, ils sont venus vandaliser nos réserves", a ajouté l'agriculteur.
La dégradation, le week-end précédent, de quatre réserves d'eau situées en Charente-Maritime, Charente et Vendée, a été revendiquée par un collectif d'opposants à la loi Duplomb, votée mardi au Parlement et visant notamment à faciliter la construction de ces infrastructures. "Ils se sont juste donné un autre nom", accuse Jean-Philippe Rousseau en visant BNM.
publié le 10 juillet, Bruna Fernandez , Puremédias