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"Non, on ne vous a pas limogé" : Denis Olivennes (CMI France) répond au journaliste Jack Dion, qui accuse l'actionnaire de "Marianne" de l'avoir poussé vers la sortie

Denis Olivennes - © Abaca

Sur son compte X, Jack Dion, le directeur adjoint de la rédaction de l'hebdomadaire, a annoncé avoir été "invité" à partir à la retraite par le président de CMI France, propriétaire de "Marianne", Denis Olivennes.

"'Marianne' et moi, c'est fini". Dans un post publié sur son compte X ce lundi 28 avril, Jack Dion, le directeur adjoint de la rédaction de l'hebdomadaire désormais dirigé par Frédéric Taddéi, a annoncé avoir été "limogé" par le journal pour lequel il travaillait depuis 25 ans. "J'ai rejoint ce journal en 2000, à la demande de Jean-François Kahn (...). Je le quitte sur prescription autoritaire de Denis Olivennes, patron de CMI France (propriétaire de Marianne, ndlr), homme lige du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, qui m'a 'invité' à partir en retraite".

La réponse acerbe de Denis OlivennesLe journaliste et essayiste va plus loin : "Pour contraindre une voix jugée dissidente au silence, la méthode est imparable". Avant de poursuivre : "Ce même Denis Olivennes, passé du trotskisme à l'extrême centre, a mis son veto à la reprise de 'Marianne' par des représentants de l'économie sociale et solidaire, avant de proposer une normalisation de la ligne éditoriale du journal massivement condamné par la rédaction". Jack Dion fait ici référence à l'offre de rachat formulée en février dernier par Jean-Claude Delgènes et ses partenaires, qui visait à transformer le titre en société coopérative. Une proposition déclinée par Denis Olivennes et Valérie Salomon, respectivement président du conseil de surveillance et présidente de CMI France.

"Dans la foulée, 20 journalistes (sur 50) ont claqué la porte en invoquant la 'clause de conscience'. D'autres pensent pouvoir résister à la reprise en main du clan Olivennes. Pour ma part, je continuerai à planter mes banderilles verbales partout où je pourrai le faire, même si, dans le contexte médiatique actuel, ce ne sera pas chose aisée. Comme on dit chez nos amis gallinacés : tant qu'il y a de la plume, il y a de l'espoir !", concluait le journaliste.

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Un long post qui a fait réagir le principal mis en cause, qui n'a pas tardé à répondre à Jack Dion sur le même réseau social. "Non J. Dion, on ne vous a pas limogé. Aucun problème avec vos opinions. 'Marianne' est libre. Mais vous qui tempêtez contre la retraite à 62 ans, 77 ans, c'est un âge raisonnable, dans un journal tendu sur des ressources, pour laisser la place à de jeunes journalistes, non ?", a taclé l'homme d'affaires.

Parmi ceux qui ont déjà quitté l'hebdomadaire, Quentin Muller, rédacteur en chef adjoint du service international, avait lui aussi récemment expliqué pourquoi il avait fait valoir sa "clause de conscience". Dans un long post sur X publié le 15 avril, il avait indiqué que "la poursuite de son métier dans ce journal-là portait atteinte à son honneur et ses intérêts moraux". Il indiquait en outre que la nouvelle direction du journal lui avait reproché "un tropisme anti-israélien" et des publications sur son compte X "trop partisanes". Le 7 mars, le grand reporter politique et investigation Marc Edeweld annonçait quitter le magazine : "Les conditions ne sont plus réunies pour y continuer mon travail d'enquête sur les pouvoirs, tant politiques qu'économiques", affirmait-il.

publié le 29 avril, Léa Stassinet , Puremédias

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