Divertissements

"Nous avons été distancés par la concurrence" : Le numéro 2 de France Télévisions justifie le choix de Léa Salamé pour "décoincer" le "20 Heures" de France 2

temps de lecture  3 minutes

En cette rentrée, Léa Salamé s'installe aux commandes du "20 Heures" de France 2. Une arrivée stratégique pour un rendez-vous en perte de vitesse. Objectif affiché : mieux concurrencer TF1.

Léa Salamé s'entraîne pour l'ouverture du "20H" dans une bande-annonce décalée - © France 2, © Cyrille Georges JERUSALMI - France Télévisions

Ce lundi, c'est une nouvelle page qui s'ouvre pour le journal télévisé de 20h France 2. Après six saisons passées à l'incarner, Anne-Sophie Lapix a cédé sa place à Léa Salamé. Celle qui officie sur France Inter et s'est imposée comme une figure majeure de l'audiovisuel public entame un défi de taille : redonner du souffle à un "20 Heures" largement devancé par son grand rival TF1. Stéphane Sitbon-Gomez, directeur des antennes et des programmes du groupe public, détaille les enjeux et justifie son choix, dans une interview accordée à "Télérama".

"Notre JT a subi un essoufflement en audiences""Léa Salamé va imprimer un style et une nouvelle marque. (...) Les deux dernières années, nous avons été distancés par la concurrence : le paysage médiatique s'est étoffé, TF1 a progressé, et dans un contexte de crise de modèle des journaux télévisés, le nôtre a subi un essoufflement en audiences", reconnaît Stéphane Sitbon-Gomez. Pour lui, l'enjeu n'est pas de bouleverser les codes mais d'apporter "une info libre, de l'authenticité, et un JT décoincé par sa personnalité".

Le mot "décoincé" surprend. "Qui aborde sans complexe tous les sujets, se place à hauteur des gens, amène de la vie dans une institution comme le 20h", précise le numéro 2 de France Télévisions. L'arrivée de Léa Salamé ne pouvait échapper à une polémique : sa vie privée, et notamment sa relation avec Raphaël Glucksmann, député européen engagé à gauche. Sur ce point, Stéphane Sitbon-Gomez tranche : "Pour moi, en 2025, c'est une question assez dépassée. (...) Je ne vois pas pourquoi une question qui ne se posait pas hier à France Inter se poserait davantage aujourd'hui à France 2." L'intéressée se mettra en retrait en période de campagne, comme elle l'a déjà fait. "Jugeons Léa sur ce qu'elle fait, sur nos résultats d'un JT rénové, sur la confiance des téléspectateurs."

À LIRE AUSSI : "Il y aura plus d'intervenants qu'avant" : Alexandre Kara fait des révélations sur le futur 20h de Léa Salamé sur France 2

Le défi est immense. Le JT de France 2 doit reconquérir un public happé par d'autres écrans. "Oui, le 20h est bousculé par les nouvelles façons de s'informer des Français. Mais il résiste ! Soyons ambitieux mais modestes : on a du terrain à reconquérir et cela ne va pas se faire en quelques jours", admet Stéphane Sitbon-Gomez. "Dans une société fragmentée, maintenir un JT qui soit le premier rendez-vous d'information est un enjeu démocratique".

Mais comment la "messe" de l'info compte-t-telle se renouveler ? Pas question de transformer le journal en show : "Le JT doit être le reflet d'une société en plein bouillonnement, un repère fixe, mais qui continue de surprendre." Concrètement, le plateau, le générique et certains codes graphiques ont été modernisés. Mais la structure du journal reste la même : environ cinquante minutes, avec un équilibre entre actualité chaude et décryptages. "Ce renouvellement, c'est une audace maîtrisée", souligne Stéphane Sitbon-Gomez, qui insiste sur la force d'une rédaction "indépendante, experte et ancrée dans les régions".

Selon "Le Parisien", quelques ajustements sont toutefois prévus : une table "plus ronde, plus féminine, donnant plus l'impression de chaleur et d'impertinence", voulue par Léa Salamé qui jugeait l'ancienne "trop brutaliste". Autre nouveauté, la venue ponctuelle d'invités non seulement politiques ou artistiques, pour de courtes séquences d'échanges. "L'interview est une des choses que Léa Salamé fait le mieux, ce serait dommage de s'en priver", analyse Muriel Pleynet, directrice adjointe de l'information de France Télévisions auprès du "Parisien", tout en soulignant que le JT ne se transformera pas en talk-show. Mais elle prévient : "Ne vous attendez pas à la révolution, le '20 Heures' est et restera un journal qui donne et analyse les principales informations de la journée".

publié le 1 septembre, Bruna Fernandez , Puremédias

Liens commerciaux