"On peut parler de fidélité et d'attachement" : Sonia Mabrouk annonce rester sur CNews et Europe 1 malgré une offre alléchante de BFMTV

"Qui êtes-vous pour parler ainsi ?" : Sonia Mabrouk s'en prend à Thomas Legrand sur CNews - © CNews
La journaliste met fin aux rumeurs : malgré une proposition attrayante de la concurrence, Sonia Mabrouk reste fidèle à CNews et Europe 1. Un choix dicté selon elle par des valeurs autant personnelles que professionnelles.
La rumeur enflait depuis quelques jours : Sonia Mabrouk allait-elle quitter CNews pour rejoindre BFMTV ? La réponse est désormais claire. Interrogée par "Le Figaro", la journaliste confirme avoir reçu une proposition de la chaîne concurrente, mais met un terme aux spéculations : elle ne changera pas de camp. "J'ai effectivement reçu une proposition émanant du groupe RMC BFM", indique-t-elle. "Je trouve toujours intéressant de pouvoir échanger avec les différents responsables de l'audiovisuel, d'écouter leur vision du débat public et politique, de son évolution, dans un esprit de curiosité et de dialogue."
"Ce devait être, avec d'autres rendez-vous, l'un des carrefours de la présidentielle "Selon "Le Figaro", l'offre de BFMTV était pourtant des plus séduisantes : une large session d'information, des interviews de responsables politiques, des débats stratégiques en vue de la présidentielle... Le tout pensé comme un rendez-vous central de la campagne électorale. "Ce devait être, avec d'autres rendez-vous, l'un des carrefours de la présidentielle ", confirme Sonia Mabrouk, qui a même été reçue par Rodolphe Saadé, le nouvel actionnaire de la chaîne. "Je l'en remercie. Il est toujours encourageant de voir son travail gratifié d'autant d'attention."
Mais face à cette proposition, la journaliste a choisi de rester. Un choix guidé selon elle par sa loyauté à ses employeurs actuels. "Je pense que l'on peut parler de fidélité et d'attachement, des valeurs qui comptent à mes yeux. C'est au nom de cette continuité et de cet attachement depuis des années que je vais poursuivre mon compagnonnage avec les équipes d'Europe 1 et de CNews.". L'échéance de la présidentielle a également joué : "Nous allons vers des années très politiques en vue de la présidentielle, et j'occupe sur Europe 1 et CNews une place qui m'est chère."
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Depuis près de 14 ans sur Europe 1 et 7 ans sur CNews, Sonia Mabrouk s'est imposée comme l'un des visages incontournables de la sphère du milliardaire ultraconservateur Vincent Bolloré. Elle y mène chaque jour une grande interview politique diffusée sur les deux antennes, un exercice qu'elle considère comme central dans son travail. "Des records d'audience sur les deux antennes ", souligne-t-elle, évoquant au passage ses récentes interviews du Premier ministre, de François Bayrou, ou encore du candidat Édouard Philippe.
La journaliste confie également une motivation plus intime derrière sa décision : "Europe 1 était la radio de cœur de ma mère aujourd'hui disparue." Et cette charge affective vient nourrir une mission qu'elle prend très à cœur : "J'essaie, à ma modeste place, de faire entendre une petite musique parfois oubliée, qui est celle des idées. C'est dans l'eau vive des idées que je puise l'envie de continuer et de progresser encore, et je pense pouvoir encore le faire dans le cadre de mon interview politique. "
Sa mise au point n'a pas tardé à faire réagir ses confrères. Sur X, Pascal Praud a salué avec enthousiasme cette nouvelle : "Je me réjouis que Sonia Mabrouk reste sur CNews même si je n'ai jamais imaginé qu'elle quitte la chaîne". Louant " son talent unique " et "sa présence indispensable", il a également mis en avant " une intelligence du cœur peu commune" avant de conclure : " Quelle joie de continuer à travailler avec elle !".
Il faut dire que CNews enchaîne les records d'audience : la chaîne du groupe Canal+ a dominé l'info en continu durant toute la semaine du 17 mars, atteignant jusqu'à 4,7 % de part d'audience, loin devant BFMTV. Un succès d'audience qui s'appuie sur un virage éditorial assumé, centré sur des débats polarisants portés par des figures majoritairement issues de la droite et de l'extrême droite.
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Mais cette dynamique s'accompagne de nombreuses controverses. Depuis 2019, l'Arcom a infligé de nombreuses amendes à la chaîne pour des manquements à la déontologie, dont récemment pour des propos climatosceptiques, une séquence anti-avortement et un sujet faux sur des parents musulmans. En parallèle, le Conseil d'État a rappelé au régulateur l'obligation de surveiller le respect du pluralisme et de l'indépendance de l'information.
Une enquête de Mediapart publiée début avril 2024 révèle les coulisses d'une chaîne décrite par ses anciens journalistes comme un "média d'opinion" façonné autour de "la fabrique de la haine". Témoignages anonymes à l'appui, le média d'investigation décrit une rédaction soumise à des injonctions idéologiques, un climat de peur et une pratique de l'information orientée, où le débat en plateau supplante largement le reportage de terrain.
publié le 7 mai, Bruna Fernandez , Puremédias